Après la suppression de l'examen de la 4ème Année de base, les élèves n'ont plus de haies à franchir avant le bac. Toutefois, les élèves de la 6ème et de la 9ème peuvent se porter candidats facultativement aux examens de fin d'année. A cette occasion qui entraîne l'arrêt des cours destinés aux autres niveaux, certains passent toutes les épreuves sans être assez motivés ou plutôt sans grande conviction. D'autres préfèrent arrêter après avoir passé une partie des épreuves. En fait, seuls les élèves ayant des résultats excellents tiennent à continuer jusqu'à la fin, car ils visent à briguer une place dans un établissement pilote par le biais de ce « concours ».
L'iceberg Faute d'examens nationaux contraignants pour tous, les moyens d'évaluation du rendement réel de nos établissements scolaires ne sont point fiables. En effet, les résultats consécutifs au seul calcul de la moyenne annuelle durant douze ans n'est que la partie apparente de l'iceberg. D'ailleurs, plusieurs complicités qui se trament au sein des établissements de manière consciente ou inconsciente engendrent des anomalies multiples. Concrètement, excepté les élèves brillants, qui n'ont pas rejoint les établissements pilotes, la majorité passe d'un niveau à un autre avec des compétences très limitées ou avec une jambe plus longue que l'autre. Par exemple, le plus souvent, beaucoup d'élèves ont la moyenne dans des matières telles que les mathématiques et les sciences physiques au prix de cours particuliers, mais ils souffrent énormément au niveau des langues y compris la langue maternelle. Les cas inverses sont nombreux également. Et les échantillons qui se ressemblent et se dissemblent ne manquent pas. Progressivement, la succession des maillons faibles entraîne l'essoufflement continu de l'intégration de beaucoup d'élèves dans le tissu scolaire et suscite un état de dépit et des signes de perversité que plusieurs chefs d'établissements peinent à minimiser, à dissimuler ou à traiter au moyen de panacées. Pire encore, une atmosphère de lassitude, de laxisme gagne du terrain et n'épargne inégalement aucune catégorie.
Nécessité de relais souples mais fiables Pour remédier à ces lacunes, de nombreuses mesures s'avèrent nécessaires voire urgentes. Mais elles peuvent être hiérarchisées par ordre de priorités. Parmi ces mesures, les pouvoirs publics pourraient réviser profondément le système des examens nationaux. Par conséquent, des relais d'évaluations contraignant pourraient être rétablis ou modifiés à l'échelle nationale. Ainsi, il serait profitable à notre système d'enseignement d'instaurer trois examens obligatoires pour tous : la 6ème , la 9ème et le bac. Le projet pourrait être adopté dans une formule souple. Du coup, à l'instar du bac où la moyenne finale renferme la moyenne annuelle à raison de 25%, celle-ci pourrait être de 33% pour les cadets (9ème) et de 50% pour les benjamins (6ème ).Toutefois, si on garde les classes pilotes dans la formule actuelle ou dans une autre, qui resterait au niveau local, on pourra y accéder uniquement au moyen du score réalisé à l'examen final. Les avantages des examens nationaux sont nombreux. D'abord, ils permettent de maintenir plus d'objectivité au niveau des résultats des élèves ; ensuite, ils seraient un outil fiable d'évaluation du système de gestion des institutions scolaires dans toutes ses dimensions ; enfin, ils seraient susceptibles de galvaniser la vertu de la concurrence loyale et de redynamiser le sentiment d'appartenir à un système d'éducation nationale.