Deux jeunes hommes et une fille ont comparu hier devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour contrefaçon de billets de banque, faux et usage de faux. En effet il s'agit d'un trio qui a été arrêté par les agents de police de la Cité Ettadhamen. Les faits ont été dévoilés par la police, à la suite de l'achat de quelques produits alimentaires dans une épicerie et un paquet de cigarette chez un buraliste, par une jeune fille moyennant un billet de dix dinars qui s'avéra être faux. Alertés par les commerçants, les agents de la brigade économique menèrent les investigations nécessaires qui leur permirent de mettre la main sur les trois jeunes personnes en question. Ces faussaires avaient agi ensemble en s'équipant du matériel nécessaire à cet effet, dont une photocopieuse sophistiquée, une imprimante et un scanner. Le local où se trouvait le dit appareil, a été repéré par les agents de la brigade économique, qui y firent une descente pour surprendre les faussaires sur le fait, et saisir 21 faux billets de dix dinars sur les lieux. Arrêté, l'accusé principal déclara qu'il a été menacé de mort s'il n'écoulait pas les faux billets en question alors il en a parlé à son ami et sa dulcinée qui avaient un problème pressant d'argent. Il s'est avéré que la jeune fille était enceinte, et son amant n'avait pas l'argent nécessaire pour faire une (IVG), une interruption volontaire de grossesse. Ils étaient tous les deux attablés dans un café sirotant une boisson et discutaient de la façon avec laquelle ils devaient surmonter le problème, quand ils furent surpris par l'accusé principal qui leur proposa son aide. Ravis de cette aubaine, ils acceptèrent sans aucune hésitation. Lors de l'interrogatoire, les deux complices nièrent catégoriquement les faits, affirmant qu'ils avaient reçu les billets et n'en connaissaient pas l'origine frauduleuse, ni qu'il s'agissait de faux billets de banque. La jeune fille qui a été inculpée de complicité et d'écoulement de faux billets sur le marché, nia les faits clamant son innocence. Elle ajouta que le jour des faits, elle avait été victime d'un détournement à la Cité Ettadhamen, par des malfaiteurs, et grâce à l'intervention des agents de la police, elle a été sauvée d'un viol certain. Son avocate affirma que sa cliente n'était pas spécialiste dans ce genre d'affaires. Elle déclara que sa cliente est innocente et sur cette base elle demanda de la cour son acquittement pur et simple. Quant à l'accusé principal, son avocat sollicita de la cour les circonstances atténuantes vu son jeune âge et son casier judiciaire vierge. L'affaire a été mise en délibéré.