Partout dans le monde, on entend parler du fléau des accidents de la route, dont ceux, par malchance, causés par les autobus. Or la sécurité des usagers du transport commun prime. En Tunisie, les cas des accidents où l'on trouve des bus connaît une inquiétante recrudescence. Et la question de la responsabilité se pose par elle même. Le plus souvent la culpabilité est imputée au chauffeur. Mais est-ce toujours le cas ?. Le chauffeur ou le caissier de la Transtu doivent-ils payer toujours la facture et subir les conséquences?. Lors de chaque accident de la route causé par un autobus, le chauffeur est le premier à être désigné coupable. Puisqu'il est le seul maître à bord, il est tout à fait normal de le culpabiliser, surtout que le comportement irresponsable de certains chauffeurs qui saute aux yeux de tout le monde ne fait que confirmer pour ne pas dire justifier cette culpabilité. Sans pour autant innocenter catégoriquement les chauffeurs de bus, il y a lieu de prendre en considération leur position sur le sujet. " N'accusez pas les chauffeurs avant d'en être certains de leur responsabilité ", nous affirme un chauffeur d'autobus. Le manque d'entretien et de maintenance est un élément déterminant des accidents. Quelle que soit l'étendue du parc autobus et les efforts sans cesse déployés par la société des Transports de Tunis pour le moderniser, le suivi, la maintenance et l'entretien sont indispensables pour assurer la longévité des bus et pour garantir essentiellement la sécurité des personnes à-bord. Seulement, il semble que ces activités préventives fassent parfois défaut chez-nous. L'état lamentable de certains bus : la saleté, les kilos et les kilos de poussières, le vacarme assourdissant et irritant du moteur..., ne fait que refléter si besoin est les carences en matière de maintenance et d'entretien. Le chauffeur est parfois conscient que l'état du bus ne supporte pas une surcharge d'usagers et signale ses propos à son chef hiérarchique. Mais, lorsqu'il reçoit et obtempère sans aucune objection l'ordre de conduire la carrosse X, il l'exécute. " Nous sommes des agents d'exécution, nous exécutons les ordres de nos supérieurs ", affirme un chauffeur. Le fait que nous ayons la confirmation et l'autorisation par écrit de conduire tel ou tel bus, nous dégage de toute responsabilité, bien qu'au vu de tous nous sommes les seuls responsables "...Et d'ajouter : " Arrêtez d'incriminer les chauffeurs avant d'en être sûrs, d'autres responsables potentiels sont sur la liste". Toutefois et malgré la position des chauffeurs de la Transtu qui ne représentent que leurs personnes, ils ne sont pas pour autant hors de cause. Bon nombre de chauffeurs de bus jouent les " cascadeurs " sur les routes de la capitale. Certains ne respectent pas la vitesse limite. D'autres plus distraits : parce qu'ils sont en train de discuter avec autrui ou au portable, ils peuvent se méprendre et provoquer par ricochet des désastres. Au cas où ils ne respecteraient pas le nombre limite de voyageurs et continuent de faire le plein, ils ne peuvent qu'êtres responsables de certains incidents ou accidents. Un contrôle et un audit techniques quotidiens et sans faille des autobus en circulation s'imposent. D'où l'intérêt de la maintenance en tant que moyen de prévention contre les risques d'incidents et d'accidents. L'usager du transport en commun n'est pas également hors de cause. Il est le plus souvent, l'auteur de destructions de biens publics. Par manque de civisme ou pour d'autres raisons, l'usager du transport en commun peut être à l'origine des accidents provoqués par un autobus. Si après chaque match de football, les autobus qui coûtent très cher à la communauté nationale tant sur le plan de l'investissement que sur le plan de charges énergétiques sont les premières cibles des actes de vandalismes commis par certains supporters. Si quelques jeunes n'ont pas le sens de responsabilité et éprouvent le plaisir de porter atteinte aux biens publics dont les bus, comment peut-on alors assurer la sauvegarde et la sécurité des moyens du transport en commun ?. La responsabilité devient ainsi commune.