Sans aller jusqu'à hypothéquer les prévisions, le financement des programmes de protection de l'environnement et de lutte contre la pollution, en Tunisie, risque de devenir, à plus ou moins longue échéance, une véritable pierre d'achoppement, et de causer de graves déficits aux établissements et agences publiques concernés, dont notamment l'Office national de l'assainissement, l'Agence nationale de gestion des déchets ou encore l'Agence de protection et d'aménagement du littoral.. Réunie, ce mercredi 29 avril, au siège du ministère de l'Environnement et du Développement durable pour évaluer l'état d'avancement des projets inscrits dans le cadre du 11ème Plan de développement 2007//2011, dans les divers secteurs relatifs à ce domaine, la commission sectorielle de l'environnement et du développement durable s'est longuement étendue sur la question du financement de ces projets et des défis attendus à ce niveau, présentant, cependant, un bilan satisfaisant dans l'ensemble en ce qui concerne la réalisation des actions programmées, au cours de la première moitié du plan.
Exploiter toutes les opportunités A cet égard, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, qui a présidé les travaux, a indiqué que l'exécution des projets inscrits dans le cadre du 11ème Plan dans le domaine de l'environnement et du développement se déroule dans de bonnes conditions. Dans l'ensemble, 50% des prévisions ont été accomplies, jusqu'à présent, tant en matière d'assainissement qu'en ce qui concerne la lutte contre la pollution industrielle, la gestion des déchets et la protection du littoral qui constituent les principales composantes de l'action environnementale. '' La Tunisie est fière d'être devenue, dans le monde entier, un pays réputé pour sa propreté et ses grandes réalisations dans le domaine de l'environnement et du développement durable, a-t-il dit. Dans ce contexte, le ministre a insisté sur la nécessité d'adapter les projets aux moyens financiers disponibles, et de mettre à profit toutes les opportunités offertes dans ce domaine, comme celles offertes par le mécanisme pour un développement propre institué par le protocole de Kyoto, en encourageant, entre autres, la valorisation thermique des déchets organiques pour la production de l'énergie. Il existe aussi de grandes opportunités pour comprimer les coûts de ramassage des déchets. L'accroissement de la participation du secteur privé dans ce domaine grâce à la procédure de la concession, peut alléger considérablement les charges supportées par l'Etat. Il importe, toutefois, d'adapter dans ce sens le cadre juridique. En effet, l'Etat a accepté, dernièrement, de prendre en charge 80% du coût relatif à la gestion des déchets ménagers dans les décharges contrôlées, contre 20% pour les municipalités. Or, d'après certains intervenants, cet engagement financier risque d'alourdir l'addition, à l'avenir, suite à l'entrée en fonction de 10 nouvelles décharges contrôlées, en plus des 9 décharges en service. L'assainissement qui représente les deux tiers des crédits publics alloués à l'environnement et au développement durable, commence déjà à affronter des défis au niveau du financement, à cause notamment du raccordement des petites délégations aux réseaux publics. Les projets de protection du littoral, notamment les projets de lutte contre l'érosion marine sont très coûteux, alors que plus de cent kilomètres de plage sont menacés, dont 40 kilomètres nécessitant des interventions urgentes. Et c'est d'autant plus embarrassant que la solution idoine, selon un intervenant, est d'aborder ce problème à travers un projet global. A ce sujet, l'accent a été mis sur la contribution précieuse des partenaires arabes et européens au financement des projets environnementaux en Tunisie, sous forme de dons et de prêts, mais la rentabilité certaine des projets environnement est souvent à long terme, car ils visent à assurer un développement durable. Ancrer davantage ce concept dans les esprits demeure, donc, prioritaire. Aussi, comme l'a souligné un intervenant, il faut accorder un grand intérêt et l'importance requise à l'évaluation qualitative des projets.