Une maladie transmissible par voie sanguine ou par voie sexuelle, l'hépatite touche 8, 6 % de la population tunisienne dont 7 % sont porteurs de l'hépatite B et 1,6 % de l'hépatite C. Ayant des répercussions lourdes, l'hépatite B est beaucoup plus fréquente dans la région du Sud contrairement à l'hépatite C très répandue dans le Nord. Cela est dû aux traditions encore pratiquées dans la région, tel que le tatouage...Par contre les spécialistes tunisiens n'arrivent pas à déterminer les causes de la hausse du nombre des malades porteurs du virus de l'hépatite C dans la région du Nord, plus précisément le Nord-Ouest. Un état des lieux nécessite un engagement de la part des chercheurs et surtout du ministère de la Santé publique d'autant plus qu'il n'y a pas encore de vaccin contre cette l'hépatite C transmissible et cancérigène. La sensibilisation doit être de mise dans ces régions où le risque est majeur de transmettre le virus aux personnes saines. Classée parmi les maladies chroniques, l'hépatite B touche 700 mille tunisiens essentiellement les hommes. Elle est fréquente en fait chez la tranche d'âge 18-50 ans d'après Pr Najet Bel Haj, présidente de la Société Tunisienne de Gastroentérologie (STGE) qui précise que cette pathologie est moins fréquente au Nord de la Tunisie contrairement aux régions du Sud où l'on enregistre le taux le plus élevé des malades. Cela s'explique d'après elle par les traditions encore pratiquées dans la zone telles que le tatouage, la scarification...Egalement, l'hépatite B se transmet par voie sanguine et ce en échangeant les seringues, les outils de rasage ou de pédicure...Englobant des virus mutants, l'hépatite B est classée parmi les plus dangereuses. La spécialiste précise dans ce cadre que 70 % des porteurs de l'hépatite B en souffrent en Tunisie. Mais après avoir introduit le vaccin contre la maladie, sa prévalence est moins importante d'il y a 14 ans. En effet, les jeunes générations sont immunisées contre ce virus vilain depuis plus d'une décennie. Mieux encore, le ministère de tutelle a procédé à la vaccination de la population vulnérable ou menacée pas la maladie. Il s'agit bel et bien « du personnel médical et para médical, des hémodialyses, et les conjoints des malades porteurs du virus », d'après le Pr. Bel Haj. Le nombre est même en régression », ajoute la spécialiste.
Et le Nord-Ouest ? Par contre, il n'existe pas encore un vaccin contre l'hépatite C qui touche 1,6 % des Tunisiens et 3 % de la population mondiale. Chez nous, ce sont les résidents au Nord-Ouest du pays qui en souffrent le plus. Mais comment s'explique cette prévalence ou plutôt cet état des lieux ? Les spécialistes Tunisiens n'arrivent pas à déterminer les causes réelles de cette prévalence chez la population du Nord-Ouest. Une question qui nécessite certes une recherche approfondie afin de limiter la propagation du virus d'autant plus qu'il n'y a pas encore un vaccin contre l'hépatite C. Reste à dire que la transmission du virus s'effectue soit par voie sanguine soit par voie sexuelle. D'où l'importance d'avoir des rapports protégés et surtout de veiller à la salubrité des outils de rasage, de pearcing et de tatouage entre autres. Autre fait soulevé par la présidente de la STGE est que l'hépatite B et C sont deux maladies qui génèrent le cancer. Toutefois, c'est la première pathologie (Hépatite B) qui est directement cancérogène, « d'où l'importance à consulter les médecins en cas de détection de la pathologie », recommande-t-elle. Parlant des mesures prises par la société pour sensibiliser les Tunisiens contre la gravité de la maladie, Pr Bel Haj a répondu qu'elles ciblent notamment les familles des malades. « Nous leur expliquons les bonnes pratiques pour qu'ils puissent vivre en cohésion sans exclure les malades », ajoute-t-elle.