Le pèlerinage de la Ghriba, plus ancienne synagogue d'Afrique, s'est achevé hier pour plus de 6 mille juifs, venus deplusieurs pays. "C'est encore mieux que l'an dernier", se félicite Perez Trabelsi, chef de la Ghriba, alors que ses coreligionnaires achevaient le rituel pour se détendre à l'ombre d'une pergola face de la synagogue. Durant ce pèlerinage, le premier depuis la guerre à Gaza, les fidèles ont été invités à une ovation spéciale en hommage à un chanteur tunisien, qui a "osé chanter la paix en pleine guerre de Gaza!". Moment fort du pèlerinage, la procession rituelle a été célébrée lundi en présence de M. Khelil Lajimi ministre du Tourisme et du Grand Rabbin de Tunisie. Le ministre du Tourisme, a souligné que "la Tunisie, avec un substrat civilisationnel plusieurs fois millénaire, est dépositaire d'un héritage culturel aussi riche que diversifié dont les empreintes témoignent de la grandeur des civilisations qui se sont succédé sur son sol". "Cette richesse culturelle, qui a été considérablement valorisée depuis l'avènement du Changement, a eu le mérite de renforcer l'image d'une Tunisie ouverte, tolérante, résolument orientée vers la modernité et hautement attachée à ses traditions, à son identité et aux valeurs de solidarité, d'entraide et de compréhension entre les peuples, les cultures et les religions", a ajouté le ministre. Les représentants de la communauté juive ont exprimé à cette occasion, leur haute considération à la Tunisie pour les multiples acquis qu'elle a accomplis dans tous les domaines et qui constituent le meilleur garant de son présent de son avenir, de sa stabilité et de sa sécurité. Rites accomplis, les fidèles quittaient avec émotion la Ghriba où ils ont allumé des chandelles, formulé des vœux, reçu la bénédiction des rabbins, sans oublier d'embrasser l'armoire qui renferme la Torah aux cylindres d'argent, unique au monde. Une des légendes orales fait remonter l'origine de la Ghriba à la destruction à Al Qods du temple de Salomon, lorsque fuyant la Palestine des juifs se réfugièrent à Djerba et établirent une synagogue en 586 avant JC. A nos jours, "aucune preuve scientifique" ne permet de corroborer cette présence, affirme l'historien Claude Nataf, invité à un forum en marge du pèlerinage. En marge de cet évènement, une conférence a été organisée sur le thème : "le modèle tunisien en matière de développement et de tolérance culturelle et religieuse". Le professeur Mohamed Hassine Fantar, titulaire de la Chaire Ben Ali pour le dialogue des cultures et des religions a fait, dans le cadre de cette conférence, une intervention sur le modèle de développement en Tunisie, en se référant aux contenus des discours du Chef de l'Etat et aux réalisations acccomplies par la Tunisie dans les secteurs de l'éducation, de la culture, de l'emploi et des affaires de la femme et de la jeunesse. Il a, à ce propos, mis l'accent sur le pari fait par la Tunisie sur la promotion de ses ressources humaines et sur la maîtrise du savoir et des technologies modernes.