Les indicateurs d'amélioration du niveau de vie du Tunisien vont à un rythme croissant d'une année à l'autre. Nous avons notamment réussi à réduire le taux de la pauvreté pour se situer à 3,8 %. Il s'agit de l'un des objectifs du Millénaire pour le Développement que la Tunisie est parvenue à atteindre. En revanche, le pouvoir d'achat du consommateur s'est alourdi. Les fonctionnaires, les cadres de libre pratique ou les travailleurs se retrouvent face à une situation difficile à gérer à cause du déséquilibre manifeste entre les prix des produits et les salaires gagnés. En fait, les négociations sociales viennent d'être clôturées mais les fonctionnaires continuent à dire haut et fort qu'ils gèrent leurs budgets difficilement.
Les dépenses annuelles par ménage ont enregistré un saut quantitatif lors des dix dernières années pour dépasser les huit-mille dinars il y a quatre ans contre 6450 il y a une décennie. Ce changement reflète à priori l'amélioration du niveau de vie, toutefois, les dépenses des ménages s'alourdissent au fil du temps. Pour faire face à cette situation, le Tunisien a recours le plus souvent à l'endettement voire au surendettement. Il se trouve ainsi dans une situation insupportable à gérer et parfois dans une impasse sans issue. Les chiffres affichés par l'Institut National des Statistiques (INS) démontrent que la moyenne des dépenses annuelles par personne est de l'ordre de 1820 dinars en 2005 contre 1329 en 2000. Un constat qui ne reflète pas réellement l'amélioration des conditions de vie du Tunisien, d'autant plus que le taux d'accroissement des dépenses annuelles par personne se dégrade au fil des années. Il était il y a neuf ans de l'ordre de 6,6 % pour se situer à 6,5 % selon les statistiques affichées en 2005. Un recul qui s'explique par la hausse des indices des prix et du changement du comportement du consommateur. Ce dernier est influencé par la publicité comme il est incité à consommer de façon exagérée. Il opte pour des nouveaux produits au détriment d'autres tout de même indispensables. La facture des dépenses des ménages est de plus en plus salée dans les télécommunications. Elle enregistre une hausse pour atteindre les 3,7 % en 2005. En contre partie, le budget réservé à l'alimentation est en nette récession car il n'a pas dépassé les 35 % durant la même période contre 38 % il y a presque une décennie, toujours d'après les chiffres de l'INS.
Les augmentations salariales En effet, les augmentations salariales ne parviennent pas à arranger les choses pour les consommateurs. Même ceux qui ont des salaires fixes joignent difficilement les deux bouts (Voir encadré). Ils endurent également d'autres difficultés imposées par les prestataires de services. Ils sont victimes de différents genres d'arnaque en plus des charges imposées notamment par les banques, les hôpitaux ou les cliniques...D'ailleurs les déclarations de l'OMS en Tunisie attirent l'attention sur ce point très important. Le Tunisien subit bel et bien plus de 50 % des dépenses des soins. Un chiffre jugé par l'OMS très haut d'où l'importance à réviser à la baisse cette charge. Condamné à vivre à un rythme plus accéléré le consommateur tunisien gère difficilement son salaire et fait face à des difficultés qui restent pour le moment sans solutions.