Les voies et moyens permettant à la famille tunisienne d'évoluer positivement en conservant ses fonctions traditionnelles essentielles ont été au centre d'un Colloque international organisé, ce jeudi 21 mai, à Gammarth, sous le haut patronage du Président de la République, à l'initiative du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des personnes âgées et de l'Organisation arabe de la famille (OAF), dans le cadre de la participation de la Tunisie à la célébration de la journée internationale de la famille ( 15 mai). La Tunisie, rappelle-t-on, préside depuis le début de 2009, en la personne de Mme Leila Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat, l'Organisation arabe de la famille, pour un mandat de deux ans. Les travaux du Colloque ont démarré par une allocution de Mme Leila Ben Ali, à l'adresse des participants, et dont lecture a été donnée par la ministre de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des personnes âgées, Mme Sarra Kanoun Jarraya, qui était accompagnée, à cette occasion, de Mme Salwa Tarzi, secrétaire d'Etat chargée de l'enfance et des personnes âgées.
Assimiler utilement le progrès Passant en revue les activités de l'OAF, Mme Houda Ben Youssef, secrétaire générale de cette organisation, a indiqué qu'un Symposium sera tenu à l'initiative de l'OAF, à Tripoli, en Libye sur l'évolution de la famille arabe et les défis de la mondialisation, parallèlement à un Colloque sur les mutations enregistrées par les fonctions de la famille arabe et leurs perspectives d'avenir, au mois de décembre à Tunis, à l'occasion de la journée arabe de la famille. Deux communications scientifiques ont été présentées au cours de ce Colloque, l'une par Mr Salem Mekki, président de l'Organisation tunisienne de l'éducation et de la famille (OTEF), sur l'impact des changements économiques et sociaux sur les fonctions de la famille tunisienne, tandis que la seconde faite par Mme Moufida Abbassi, de l'observatoire de la famille, a eu pour sujet les études et les recherches relatives à l'évolution de la famille. Les travaux se sont poursuivis ensuite sous forme de deux ateliers de travail, l'un portant sur l'éducation parentale, et l'autre sur le rôle de la famille dans la solidarité sociale. Comme l'a affirmé Mr Salem Mekki, la principale fonction de la famille est la socialisation de l'homme, à travers l'éducation qu'elle dispense à ses membres depuis leur naissance. L'homme apprend comment vivre en société et comment devenir un citoyen intégré à la société où il vit, au sein de la famille. Dans cette optique, la famille constitue le fondement de la société, de sorte que la survie de la société est tributaire de la survie de la famille. Mieux encore, a dit M. Salem Mekki, il ne peut pas y avoir de société saine, sans une famille saine. La préservation de la famille devient un objectif vital. Mais, il n'y a pas de famille saine, sans une femme émancipée et jouissant pleinement de ses droits. Les enfants ont aussi, désormais, des droits reconnus par les Etats et la communauté internationale. Dès lors, les défis auxquels fait face la famille proviennent de changements et de mutations regardés comme étant des progrès et des acquis, à l'instar de l'émancipation de la femme et son accession au travail et à l'indépendance économique. Il s'agit d'assurer l'adéquation entre le droit à la liberté et les exigences de la vie en société et en famille qui réclame le partage et le respect de l'autre. D'autant que dans la civilisation contemporaine, l'individu est devenu au centre des préoccupations au détriment du groupe qu'il soit la cellule familiale ou le groupe social, dans son ensemble. Autrefois, l'équilibre familial et la cohésion familiale étaient assurés sur la base de l'obéissance de la femme et des enfants à l'autorité parentale, mais, il s'agit là d'un équilibre instable, comme l'a fait remarquer M.. Salem Mekki, et l'idéal est d'obtenir un équilibre stable qui repose sur l'acceptation consciente et désirée du partage et du respect de l'autre, car l'ère de la cohésion basée sur l'obéissance est à jamais révolue, en Tunisie, autant que le retour à l'ancien statut de la femme. Or, outre les défis générés par la révolution numérique et la large pénétration de l'Internet et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, a dit Mr Salem Mekki, les causes de la femme et de la famille dans le monde arabe et islamique en général sont exploitées à des fins politiques. L'accent est mis sur la nécessité de renforcer les actions de sensibilisation, d'information et de formation sur ces divers aspects de la question, afin de préserver la famille en la dotant des moyens nécessaires pour qu'elle puisse gérer efficacement les nouveaux problèmes et assimiler utilement le progrès.. Les participants ont apprécié, à cette occasion, les initiatives déjà prises dans ce sens, telle que celle relative à la préparation des jeunes et des futurs mariés, en particulier, aux nouvelles exigences de la vie conjugale et autres actions similaires inscrites dans les programmes du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des personnes âgées, et menées de concert et avec le soutien des structures du tissu associatif appelées, plus que jamais, à encadrer la famille et à l'entourer de tous les soins pour continuer d'assumer son rôle fondamental au service de l'homme et de la société.