L'Espérance S.T a failli vivre un remake de la finale de la champion's league africaine face au Raja de Casablanca. Une équipe rajaouie en infériorité numérique, un penalty raté par les "Sang et Or" avec pour "final" une victoire du Raja au terme de l'épreuve des tirs aux buts, au grand désespoir des 30.000 supporters présents au stade olympique d'El Menzah. La cerise sur le gâteau Jeudi, ils étaient 60.000 ( le double) face à une autre équipe marocaine (le W.A.Casablanca) sur le point de revivre ce même scénario à quelques détails près après que Michael ait vu son penalty renvoyé en deux fois par Nadhir Lamyaghri. Avec la réussite de celui accordé au Widad par le biais de Rafik Abdessamad suivi de l'expulsion de Bidhdoudane, on n'était pas loin de ce remake sauf que les "Sang et Or" ont retrouvé les ressources nécessaires et un second souffle pour aller mettre une pression continue sur un W.A.Casablanca replié dans sa zone et dont un défenseur a fini par faire cette faute impardonnable sur Michael synonyme de penalty, celui de la délivrance pour tout un stade après que Darragi eut marqué. Il restait quatre minutes à jouer et rien ne pouvait empêcher l'Espérance de couronner sa saison par un titre arabe. La cerise sur le gâteau en quelque sorte.
Précipitation et absence de réalisme Cette fois-ci, les Dieux du stade étaient avec l'équipe de Bab Souika sans quoi le tir de Darragi aurait pu connaître le même sort que celui de Michael si le ballon était sorti après avoir percuté le bas du montant gauche des buts marocains. Car jusque cette 86ème minute, les joueurs espérantistes ont montré deux visages différents. Celui de la première mi-temps au cours de laquelle l'équipe a bien maîtrisé son sujet avec une occupation rationnelle du terrain et une animation acceptable dans le jeu en dépit de la surveillance à laquelle était soumis Oussama Darragi. L'Espérance était en mesure de marquer au moins un but (même sans le penalty raté) mais la défense Widadie veillait au grain. Outre la forme affichée par un excellent Nadhir Lamyaghri et le facteur précipitation qui a pénalisé un tant soit peu Michael et Bienvenu entraînant un manque de réalisme et empêchant leur équipe d'en finir dès la première période de jeu.
Une difficile seconde mi-temps Changement de décor à la reprise et comme on s'y attendait, le W.A.Casablanca va jouer son va-tout. L'injection de Talhaoui, un attaquant à la place de Zidane un demi, va donner plus de percussion à la ligne offensive marocaine d'autant plus qu'en face les "Sang et Or" n'affichaient plus leur sérénité de la mi-temps précédente. Le W.A.Casablanca développait un football fait de passes courtes et de triangulations mais sans parvenir à mettre en danger Kasraoui qui n'aura eu à intervenir qu'une seule fois. Mais ne pouvait rien sur le penalty accordé au rentrant Talhaoui à la 65ème minute du match et bien exécuté par Abdessemad. Il restait vingt-cinq minutes à jouer. Heureusement soit juste le temps de voir réagir, enfin, les "Sang et Or" soutenus il est vrai à bout de bras par un stade plein comme un œuf. La partie adverse a tout fait pour conserver ce résultat qui lui donne une chance de gagner cette coupe par le recours aux tirs aux buts : pertes de temps, interventions à la limite de l'agressivité, contestations à chaque décision de l'arbitre ou presque, provocations... Les nerfs ont finalement bien tenu. Au coup de sifflet final de l'arbitre Emirati Ali Hamed Albadaoui, la fête pouvait commencer au stade de Radès avec la remise du trophée à Kasraoui pour se poursuivre à travers toutes les artères de la capitale et de sa banlieue.