Le Club Sfaxien aura été le premier à inaugurer la nouvelle saison avec dès la fin du mois de juillet précédent le tournoi de sa poule (A) en Coupe de la CAF et le hasard du calendrier a fait qu'il clôture la saison avec le match retour de cette même Coupe de la CAF contre les Angolais du Primeiro De Agosto, ce samedi au M'hiri. Entre ces deux intervalles séparés de dix mois les « Noir et Blanc », auront battu un record en disputant la bagatelle de ... 56 matches. C'est dire combien le marathon auquel ils furent confrontés a été dur et astreignant. Les Sfaxiens ont vu grand, trop même, en choisissant de s'engager sur quatre fronts à la fois. Ils ont en effet, pris d'énormes risques, en courant derrière plusieurs lièvres à la fois, mais ils n'auront pas tout perdu puisqu'ils ont réussi à remporter deux titres sur les quatre mis en jeu sans avoir échoué de très près de gagner un troisième sacre, celui de la Champion's League Arabe où ils se firent éliminer en demi-finale par le WAC. La moisson est donc plutôt positive et ce qui est réconfortant, c'est qu'elle a été réussie avec un jeune entraîneur du cru. Belle revanche en somme de Ghazi Ghraïri lequel, malgré la campagne de dénigrement dont il fut constamment l'objet a pu, au prix d'un grand courage et d'une confiance inébranlable dans ses moyens, gagner le pari et relever le défi. Ghazi Ghraïri n'en veut pas toutefois à ses anciens détracteurs leur cherchant des circonstances atténuantes. Bien sûr, que lorsqu'on travaille beaucoup il arrive de commettre des erreurs d'appréciation et Ghazi Ghraïri en a commis certainement mais cela fait des règles du jeu. Il ne faudrait surtout pas perdre de vue que Ghazi Ghraïri n'a que quelques années seulement d'expérience dont une seule en tant que premier entraîneur d'un club de l'envergure du Club Sfaxien et il va de soi qu'il est encore en phase d'apprentissage, une phase qu'il est en train d'accomplir brillamment. Il ne se défend pas en tout cas, qu'il n'a de cesse d'apprendre. Dans une interview qu'il nous a accordé il y a quelques mois, Ghraïri nous disait qu'il a beaucoup appris en côtoyant comme entraîneur-adjoint, M'rad Mahjoub et Michel Decastel, entre autres, et qu'il est en train de conforter de plus en plus son bagage et de consolider son expérience en tant que premier entraîneur dans un grand club.
La perspicacité des responsables S'il y a un élément qu'il faudrait nécessairement évoquer dans la réussite c'est incontestablement, la lucidité, et autre perspicacité du bureau directeur et notamment ses membres les plus influents qui sont demeurés imperturbables en ne cédant point à la pression de la rue. Une pression devenue absolument intenable quand elle atteignit des pointes comme celle ayant suivi le départ catastrophique en championnat où la défaite humiliante essuyée à Monastir à l'aller (2-4). C'est cette confiance sans cesse renouvelée parfois dans la douleur à Ghraïri qui a valu au groupe de réaliser le satisfaisant bilan. Si les responsables avaient cédé à la pression du public on ne devinera jamais les conséquences et autres retombées pouvant découler d'une séparation en pleine saison au moment où les échéances s'enchaînaient à un rythme infernal. Le CSS aurait probablement perdu sur toute la ligne, tout comme l'Etoile du Sahel qui n'a récolté finalement que la tempête pour avoir semé le vent.
Partira, partira pas ? Toujours est-il que la reconduction de Ghazi Ghraïri n'est pas dans l'état actuel des choses acquise. Il se pourrait que le club et l'intéressé choisissent de poursuivre ensemble l'expérience tout comme l'on n'écarte pas l'éventualité d'une séparation d'ici le 30 juin prochain, date de l'expiration du contrat liant les deux parties. Surtout que l'on colporte dans les milieux du club (sans caractère officiel, donc ) que les responsables sont en pourparlers avec bon nombre de techniciens dont l'entraîneur du WAC, Badou Zaki, l'ex-entraîneur du Widad Setif, Aït Joudi et deux techniciens étrangers parmi eux un germanique. Mais même si Ghraïri devrait partir il ne sera pas, cependant, sorti par la petite porte.