Les faits ont commencé par la découverte du cadavre d'un quinquagénaire, flottant dans les eaux du port de Radés que les agents de la brigade criminelle, dépêchés sur place n'ont pu identifier. Une autopsie fut ordonnée par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Ben Arous, afin de déterminer les circonstances de la mort de ce quinquagénaire et le cadavre a été transporté à l'hôpital Charles Nicolle pour autopsie. Entre-temps, un jeune homme dont le père, souffrant de troubles nerveux, était porté disparu, se présenta à l'hôpital pour la reconnaissance du cadavre du quinquagénaire en question et certifia après l'avoir bien observé, qu'il s'agissait bel et bien du cadavre de son père disparu. Aussi, le cadavre lui avait-il été remis et il put obtenir le permis d'inhumer après avoir accompli toutes les formalités y afférentes, y compris celle de la délivrance d'un certificat de décès portant le nom de son père. Celui-ci eut droit à des obsèques en bonne et due forme et il fut inscrit à l'état civil dans le registre des décès, dont acte de décès délivré à son fils. Cependant un mois plus tard, coup de théâtre : le père supposé décédé frappa à la porte de son propre domicile, à la stupeur générale des membres de sa famille. Son épouse constata en effet, que le visiteur était bel et bien, son mari ! Elle faillit s'évanouir mais elle dut se rendre à l'évidence, et s'empressa d'aller, le lendemain au procureur de la République afin de requérir son intervention pour remédier à la situation, afin de procéder aux rectifications nécessaires à l'état civil. Pour cela il importe de procéder aux formalités nécessaires en vue d obtenir un jugement déclaratif, établissant qu'il y eu erreur sur la personne et que son mari n'était pas celui du cadavre découvert au port de Radés. Le parquet ordonna l'ouverture d'une enquête et entre-temps, le mari malade a réintégré l'hôpital où il suivait un traitement. Cependant, il est bel et bien vivant.