Le Temps-Agences - Le numéro un nord-coréen Kim Jong-il a désigné son plus jeune fils de 26 ans pour lui succéder, selon les services de renseignement sud-coréens, alors que Pyongyang semble préparer des tirs de missiles à moyenne et longue portée au mépris des pressions internationales. Au pouvoir depuis 1994, mais victime, selon des responsables américains et sud-coréens, d'une attaque cérébrale mi-août dont il se serait remis, le "Cher leader" a désigné son troisième fils Kim Jong-un, 26 ans, pour lui succéder à la tête de la seule dynastie communiste au monde, a indiqué hier un député sud-coréen, citant les services de renseignement. Formé en Suisse, grand amateur de basket-ball, "Jong-un est connu comme ayant le potentiel pour devenir un leader fort, intransigent. Il a la personnalité pour assumer des responsabilités", a estimé Cheong Seong-chang, spécialiste de la Corée du Nord au centre de réflexion Sejong de Séoul. Dans le même temps, semblant ignorer les appels à la retenue après son essai nucléaire du 25 mai condamné par l'ONU, la Corée du Nord prépare le tir de plusieurs missiles à moyenne portée, a indiqué hier une source gouvernementale sud-coréenne citée par l'agence Yonhap. "Au moins trois missiles", selon cette source, sont apparemment en préparation sur une base du comté de Anbyon, dans la province nord-coréenne de Kangwon, à environ 100 km au nord-est de Séoul. La Corée du Nord pourrait tirer un missile Rodong, d'une portée de 1.300 km ou un nouveau missile à moyenne portée, d'un rayon d'action de 3.000 km. Pour répondre à la menace du nord, Séoul a déployé son "patrouilleur lance-missile le plus sophistiqué Yoon Young Ha en mer Jaune", à proximité de sa frontière maritime ouest avec la Corée du Nord, selon le ministère sud-coréen de la Défense. "Comparé aux bâtiments nord-coréens, le Yoon Young-Ha dispose d'une puissance de feu écrasante", a affirmé un porte-parole, avertissant que la marine sud-coréenne "punira immédiatement" toute force nord-coréenne tentant des actes de provocation dans la zone. Des informations font état d'exercices de débarquement menés par le Nord près de la frontière ouest, un site qui a été par deux fois le théâtre de batailles navales meurtrières en 1999 et 2002. Pyongyang, qui a tiré six missiles à courte portée depuis un essai nucléaire lundi dernier, semble également se préparer à lancer un missile à longue portée depuis la base de Dongchang-ri (côte nord-ouest du pays, sur la mer Jaune), selon des responsables sud-coréens et américains.