La mosquée Boulimane à Jaâbira a fait l'objet la semaine dernière d'un acte de défiguration consistant en la destruction de son minaret embryonnaire pluriséculaire unique en son genre. L'ASSIDJE (Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba ) n'a pas manqué alors d'en faire part au public, à titre informatif comme le lui dicte son devoir, dans un article paru dans le journal Le Temps dans son édition du dimanche, auquel nous réitérons nos vifs remerciements pour la publication de nos doléances et la diffusion de nos informations au large public. Contrairement au cas de la mosquée Ouelhi saccagée en 2006, où il avait été question de cinq longs mois d'attente et d'incertitude avant qu'on daignât intervenir pour récupérer les vielles pierres et les arcs de voûtes descellés et volés remis finalement en place, nous sommes heureux d'annoncer que M. Le Gouverneur de Médenine, réagissant immédiatement à l'information de destruction qui lui était parvenue par nos soins, a formulé à l'adresse de qui de droit l'ordre catégorique de la réparation du gravissime dommage, et que M. Le Délégué d'Ajim s'est déplacé en personne sur les lieux pour veiller à l'exécution des travaux de restauration entrepris sous le regard vigilent et connaisseur du représentant de l'Institut National du Patrimoine et du technicien expert L'ASSIDJE se doit maintenant de rassurer que ces travaux de restauration viennent presque à terme et qu'en conséquence la mosquée Boulimane est sur le point de recouvrer son joyau de minaret, témoin de la grandeur de nos aïeux qui évoluaient en symbiose avec leur temps et avec le contexte prévalant. Sa dignité est finalement recouvrée, et sa mémoire est désormais sauve. La réaction virulente et immédiate de M. le Gouverneur et l'implication spontanée de M. le Délégué sont louables et incontestablement salutaires et dissuasives. La voix de la raison et du bon sens a prévalu et nous ne pouvons que nous en réjouir. Un tel soutien du premier Représentant de l'Etat dans notre région ne peut que nous stimuler davantage pour aller de l'avant dans notre action de conscientisation et de sensibilisation. Tant pis pour les amateurs de la démesure, de l'inesthétique, de l'irrationnel ; tant mieux pour le patrimoine et l'authenticité. Naceur Bouabid