Les tour-opérateurs ne cessent de dominer notre tourisme. Ils se considèrent comme des géants de la profession et sont là pour nous envoyer les clients et remplir nos hôtels. Ils imposent leur loi aux professionnels tunisiens surtout en ces temps de crise où ils essayent de négocier et d'exiger des promotions tout en refusant de donner des réelles prévisions sur la saison estivale. Il suffit de voir les offres spéciales diffusées sur Internet proposés à des tarifs qui, parfois sèment des préjugés qui ne sont pas en conformité avec la réalité de la destination. Les hôteliers tunisiens continuent à proposer des prix bas. Ils sont devenus les otages de ces multinationales. Ils n'ont aucune emprise sur la production encore moins sur la distribution. Pis encore, ils ne sont même plus maîtres de leurs propres produits. Chaque tour -opérateur impose ses règles. L'un veut le transfert gratuit de l'aéroport à l'hôtel ; l'autre une semaine gratuite pour ses clients. Or cette pratique commerciale nuit à notre hôtellerie et aura un impact sur nos recettes. Lorsqu'un TO exige un prix bas, peut -il s'attendre à un produit et à un service acceptable ? Ceci occasionne un manque à gagner pour l'hôtelier tunisien qui est obligé d'offrir des prestations moyennes voire en deçà de leur prix de revient. Les réclamations des clients se multiplient. M. Mohamed Belaâjouza, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) a précisé lors du dernier congrès de la FTAV que « cette emprise des TO étrangers a eu pour effet la détérioration de la qualité des services et l'ancrage d'une image de destination à bas prix». Le temps du monopole des TO doit prendre fin ? Et là faudrait -il aujourd'hui responsabiliser les professionnels tunisiens pour créer de telles structures pour vendre la destination à des prix compétitifs car qu'on le veuille ou non, nous avons un bon produit, de belles plages et de grands palaces. On pourra faire autrement. Nous devrons suivre la Turquie ou l'Egypte qui se maintiennent dans le paysage touristique parce que leurs opérateurs ont réalisé leur intégration verticale. Plusieurs turcs disposent de leurs hôtels, de leurs réceptifs, de leurs avions, de leur TO et même de leur réseau d'agences. Marmara principal TO sur le marché français sur la Tunisie est un opérateur turc. N'est-ce pas paradoxal ? Alors il est temps en cette période de crise de songer à créer nos propres TO si l'on veut assurer la pérennité de notre tourisme et sa survie et lui garantir un avenir radieux. Nos professionnels devront compter sur eux-mêmes et n'ont pas attendre le TO pour leur envoyer les touristes. Ils pourront créer, s'ils sont , leurs propres réseaux de distribution d'agences de voyages leurs propres TO dans les pays émetteurs de touristes et leurs propres charters. Malheureusement ils ne veulent pas courir de risques. Le concours des banques est souhaitable. Alors du courage pour ne pas rester sous la tutelle de ces vendeurs de rêve.