La grande Russie agricole est de retour. En tout cas, elle veut en donner l'impression en affichant de grandes ambitions sur le marché du blé. Moscou veut profiter, samedi 6 et dimanche 7 juin, du Forum mondial céréalier de Saint-Pétersbourg. En présence de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de ministres et d'acteurs du marché, la Russie entend jouer à nouveau un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire mondiale. "Tous les pays de la mer Noire ont un potentiel énorme, et la crise alimentaire a augmenté leurs opportunités de croissance", explique Abdolreza Abbassian, économiste à la FAO. De fait, la Russie et ses deux voisins, l'Ukraine et le Kazakhstan, où les terres cultivées avant la "transition économique" (l'éclatement de l'Union soviétique) sont disponibles en quantité, sont en passe de redevenir le "grenier à blé" du monde. Ils sont revenus en force depuis deux ans sur le marché, abreuvant l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient ou encore l'Asie et l'Amérique du Sud. Sur la campagne commerciale qui s'achève, ces trois pays représentent plus de 25 % des exportations mondiales, avec 33 millions de tonnes. "Ils comptent parmi les principaux exportateurs mondiaux, comme il y a vingt ans, avant la chute de l'URSS", explique M. Abbassian.
Lamy : le chômage partiel est plus efficace que le protectionnisme Le chômage partiel constitue une défense pour les travailleurs face à la crise bien plus efficace que les mesures protectionnistes, a estimé jeudi 4 juin le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy. "Le chômage partiel comme en Suisse protège beaucoup mieux les travailleurs que n'importe quelle mesure protectionniste", a expliqué M. Lamy dans un entretien au journal helvétique Le Temps. Car, a-t-il poursuivi, "il permet de réduire l'activité tout en gardant les employés", et en répartissant les coûts entre les entreprises et le système public. Ce "bon exemple de protection sociale" est assez courant en Europe, ce qui rend le continent "mieux armé" face à la crise que des pays comme l'Amérique qui ne le pratique pas, relève-t-il encore.