Un homme, la cinquantaine, était assis dans un café sirotant sa boisson favorite, quand il fut abordé par deux agents de police qui l'interpellèrent et l'emmenèrent avec eux au poste, après s'être assurés de son identité. Il s'est avéré que celui-ci était impliqué dans une affaire de tentative de meurtre. Interrogé, il déclara qu'il était dans un bar à lever le coude, quand il fut rejoint par deux amis qu'il connaissait à peine. Au cours de la soirée les deux lascars remarquèrent que celui-ci avait une importante somme d'argent. Vers dix heures, le trio se sépara allant chacun à sa destination. Quant à l'inculpé, il emprunta le chemin de retour vers son domicile. Brusquement il fut surpris par les deux amis du comptoir qui l'invitèrent à continuer leur beuverie ensemble dans un autre lieu. Mais l'inculpé refusa leur demande prétextant la fatigue. Seulement, les deux hommes ne lâchèrent pas prise et lui ont demandé de l'argent pour s'approvisionner en vin afin d'achever leur soirée. Là encore, il s'exécuta acquiesçant à leurs désirs et leur remit quelques dinars. Encouragés par ce geste, les deux énergumènes lui demandèrent tout l'argent qu'il avait sur lui. Malgré qu'il a cherché à raisonner les deux ivrognes leur expliquant qu'il avait besoin de l'argent mais en vain. Ces derniers ne l'entendaient pas de cette oreille et ils tenaient fermement à lui soutirer tout son argent. Une dispute éclata alors entre le trio. Il y avait, certes, un déséquilibre des forces et ils réussirent de subtiliser la somme de cent dinars. L'accusé déclara aux enquêteurs que malgré le vol, il décida de se calmer, d'autant plus que les deux ivrognes avaient agi sous l'effet de l'alcool. Il décida alors de leur en parler le lendemain. Mais il fut surpris le lendemain par son arrestation et son inculpation de tentative de meurtre. C'est ce qu'il avait déclaré lors depuis l'enquête préliminaire jusqu'à devant le tribunal, clamant son innocence et affirmant qu'il n'avait rien à faire dans cette affaire. Le juge de la troisième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis confronta l'inculpé avec les déclarations de la victime, qui l'accusait de tentative de meurtre. La victime dans sa plainte déclara qu'après avoir rendu visite à ses beaux-parents, et alors qu'il ouvrait la portière de sa voiture, il fut surpris par l'inculpé qui brusquement sortit un couteau avec lequel il lui porta plusieurs coups, avant de s'enfuir en le laissant dans un état pitoyable, gisant dans son sang. Sentant le danger et pressentant qu'il était en train de faiblir, il conduisit sa voiture jusqu'au l'autoroute où il commençait à demander au secours et il n'a dû son salut qu'à l'arrivée d'un jeune homme qui l'avait pris à bord de sa voiture vers une clinique de Tunis où il fut secouru par l'équipe médicale, qui intervint en temps opportun afin de le sauver d'une mort certaine. La victime ne manqua pas de porter plainte, en donnant le signalement de l'agresseur. L'avocate plaida l'absence de preuves tangibles pouvant corroborer l'accusation d'une manière tangible et indubitable. D'autant plus qu'il n'y avait aucun témoin des faits et que la prétendue arme de l'agression, n'a pas été saisie. Elle sollicita de ce fait, l'acquittement de son client. L'affaire est mise en délibéré.