La cour d'appel a eu à examiner une affaire d'escroquerie, dans laquelle était impliqué un jeune homme. Il a été condamné par le tribunal de première instance de Tunis à 2 ans de prison ferme. Il arnaquait ses victimes en leur promettant des contrats de travail à l'étranger. Les trois victimes déclarèrent que ce jeune homme leur a promis de les aider à émigrer vers la France, qu'il disposait de contrats de travail. Il s'avéra être le complice d'un escroc notoire qui promet monts et merveilles aux rêveurs de l'eldorado. L'accusé lui amenait des candidats à l'émigration clandestine. En contrepartie, il recevait une commission allant de mille à deux mille dinars. Il faisait circuler la rumeur selon laquelle il a aidé plusieurs personnes à émigrer vers l'Europe. Et les victimes commencèrent à affluer en grand nombre. Chacun d'eux lui avait versé des sommes allant de cinq à dix mille dinars. La première victime déclara qu'ayant quitté l'école très tôt, elle rêvait de regagner la France pour rejoindre son fiancé. L'accusé lui a promis un contrat de travail à l'étranger contre cinq mille dinars. Elle lui a versé un acompte de trois mille dinars. Mais dès qu'il a empoché l'argent, il n'a plus donné signe de vie. Quant à la deuxième victime, elle l'avait croisée dans un café. Elle voulait abandonner son maudit métier et souhaitait gagner sa vie honnêtement. Pour un contrat de travail, elle lui a remis six mille dinars, après avoir vendu sa voiture. Cette victime de trente-six ans a précisé l'avoir rencontré à maintes reprises pour réclamer son argent. Toutefois, il lui expliquait que son ami, travaillait dans une société de nettoyage, ne lui a pas encore envoyé les contrats de travail. Il ajoutait qu'il attendait les documents nécessaires envoyés par son ami. Plus tard, elle s'est rendu compte qu'il ne s'agissait que d'une affaire d'escroquerie. La troisième victime a déclaré qu'il avait rencontré l'escroc dans un bar. En engageant la conversation, il lui expliqua qu'il disposait de contrats de travail. Il lui a versé une somme de trois mille dinars comme acompte. Mais, depuis cette soirée, il ne l'a plus revu. Volatilisé. Après avoir entendu les témoignages des victimes, qui donnèrent le même signalement une enquête fut ouverte et l'accusé fut arrêté et condamné. Interjetant appel, il comparut de nouveau devant la cour pour répondre de son acte. Il déclara qu'il était incité par un ami résidant à l'étranger qui lui faisait qu'il avait besoin de main-d'œuvre. Son avocat avait plaidé l'innocence de son client. Il ajouta dans sa plaidoirie que les victimes ont récupéré leur argent et présente leur désistement. L'affaire a été mise en délibéré.