La mascotte la plus sympathique qu'ait jamais inventée l'imaginaire collectif, ne fait plus parler d'elle. Elle avait suscité des espérances pour une qualité de vie meilleure dans un environnement sain. «Labib» avait même les prétentions d'éradiquer le monoxyde de carbone, de dissiper la couche d'ozone, de nous apprendre à recycler nos déchets et le tout avec cette bonhomie sensible, qui chatouille la citoyenneté des adultes et éduque les enfants. Au fil des années, «Labib» s'est redécouvert confondu dans les slogans creux. Cette silhouette sinueuse qu'est la sienne s'est, alors, retrouvée figée, sans âme, négligemment placée à l'entrée des institutions dont il croyait être le symbole et l'inspirateur. L'érosion marine a un effet corrosif sur la côte. Nos plages sont bonnes pour la baignade, mais pour la pollution aussi. Des solutions ? Il en existe. « Labib » les connaît, certainement. Mais, on ne l'écoute plus depuis qu'on s'est mis à déplacer les problèmes. Ce vaste étang qu'était le lac de Tunis, a été déplacé à Raoued. Voilà, donc, le «miracle» : on transforme les eaux polluées en «eaux pures», qu'on déverse sur les côtes de la banlieue Nord. Et c'est comme cela que nous avons perdu le « pavillon bleu » de la Marsa sous le regard accablant et grave de «Labib».