Le Temps-Agences - La police indonésienne a interrogé hier les responsables d'une école coranique proche des milieux islamistes radicaux pour tenter d'identifier formellement les deux kamikazes responsables des attentats suicide de vendredi à Jakarta, qui ont tué sept personnes. Le bilan des morts est désormais établi après l'identification des deux derniers corps défigurés par les explosions. Il s'agit d'un couple de Néerlandais en vacances qui a été tué dans la salle de restaurant de l'hôtel Ritz Carlton où le kamikaze a actionné sa bombe vendredi peu avant 08H00, à l'heure du petit déjeuner, selon la police. Trois Australiens, un néo-Zélandais et un Indonésien ont également été tués dans le pire attentat perpétré en Indonésie depuis 2005. A La Haye, le ministère néerlandais des Affaires étrangères n'a cependant pas confirmé hier le décès du couple, indiquant qu'une enquête était toujours "en cours". La police indonésienne est restée extrêmement discrète sur l'évolution de l'enquête, centrée autour d'un groupuscule clandestin lié à la Jemaah Islamiyah, un réseau actif en Asie du Sud-Est et auquel est attribuée une série d'attentats ayant fait quelque 250 morts au début de la décennie. Elle a simplement annoncé avoir effectué des prélèvements d'ADN dans la famille de deux hommes soupçonnés d'être les kamikazes, originaires du centre et de l'ouest de l'île de Java. Des enquêteurs ont également interrogé les responsables de l'école coranique Al-Mukmin, l'une des plus radicales d'Indonésie et d'où sont sortis plusieurs militants actifs de la JI. L'un des deux kamikazes présumés aurait quitté l'école en 1994, la même année qu'Asmar Latin Sani, le kamikaze responsable d'un attentat ayant tué douze personnes devant l'hôtel Marriott de Jakarta en 2003, selon la presse. Cet hôtel a été de nouveau visé hier. L'école Al-Mukmin, située dans le village de Ngruki, a été co-fondée par le chef religieux intégriste Abou Bakar Bachir, reconnu coupable de complicité dans l'attentat de Bali, une condamnation ensuite annulée. M. Ibrahim a rejeté hier "tout lien entre l'école et le terrorisme".