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Mohamed Ali Halouani ( président du Conseil National d'Ettajdid ) : « Rompre avec les pratiques traditionnelles de la gauche tunisienne »
Question de l'heure: L'opposition face aux nouveaux défis
Publié dans Le Temps le 19 - 03 - 2007

Le Mouvement Ettajdid tiendra en principe son congrès en juin prochain. Un congrès avec la participation effective à toutes ses étapes de personnalités indépendantes dans le but de constituer un pôle démocratique et progressiste.
Pour en savoir plus nous avons invité M. Mohamed Ali Halouani qui occupe le poste de président du Conseil national d'Ettajdid.
Professeur de philosophie à la faculté des Lettres de Sfax, M Halouani a adhéré à Ettajdid lors du 1er congrès du parti en 1993 et s'est présenté en octobre 2004 à l'élection présidentielle dans le cadre de « l'Initiative Démocratique » qui a regroupé Ettajdid et plusieurs personnalités indépendantes et progressistes. Intervieuw.

Le Temps : Expliquez-nous les objectifs de la coalition qu'Ettajdid compte faire avec des Indépendants, en préparant un congrès en commun ?
Mohamed Ali Halouani : Le deuxième congrès du Mouvement Ettajdid va, en effet, être préparé en commun avec des militantes et des militants qui partagent avec nous les valeurs de la démocratie réelle et du modernisme progressiste, valeurs au nom desquelles nous nous sommes engagés ensemble dans une coalition lors des dernières élections présidentielles et législatives. Je fais allusion, bien sûr, à l'Initiative démocratique.
En réalité, les objectifs que nous partageons sont déjà, pour nous tous, assez bien définis et donc assez clairs dans leur ensemble.
Mais disons qu'en premier lieu, notre objectif sera de rompre, tant bien que mal, avec les pratiques politiques traditionnelles de la gauche tunisienne ; je veux dire plus exactement, les pratiques de ces partis politiques qui se sont complu jusque-là, à n'être que des entités oppositionnelles plus ou moins formelles et par conséquent, plus ou moins séparées des luttes sociales et politiques profondes qui secouent notre société.
C'est d'ailleurs pour de telles considérations que certains ont été amenés à penser que ce désengagement par rapport aux forces vives de la nation est en vérité à la racine du mal dont souffre la gauche tunisienne. J'ajouterai, quant à moi, qu'il s'agirait là de l'une des raisons principales qui sont à la source de la désaffection des gens par rapport aux partis de l'opposition et même par rapport au politique dans son ensemble. Et j'irai même jusqu'à dire que c'est le manque d'enracinement de la gauche dans les profondeurs du tissu social, économique, culturel et idéologique du peuple tunisien qui est à l'origine du manque d'esprit unitaire chez les gens de la gauche, et par conséquent de l'effritement chronique et de l'émiettement constant des structures qui ont pu être édifiées jusque-là.
Venons-en maintenant à notre deuxième objectif.
Si, comme nous le préconisons, nous devons opérer une telle rupture dans le champ de la pratique politique, nous aurons alors nécessairement pour objectif de déterminer dans ce congrès, les conditions de possibilité d'un programme d'action politique unitaire, et donc par définition, d'un programme commun de lutte réelle au sein du tissu politique et social, mais loin, cette fois, de toute majoration de l'idéologique au détriment du politique.
Pour terminer, nous espérons, malgré nos différences et nos divergences parvenir en troisième lieu, à la définition d'une plate - forme commune qui contribuera puissamment à mettre en place les réformes nécessaires à l'édification dans notre pays, d'une démocratie représentative libre de toute entrave et donc, réellement pluraliste, moderniste et progressiste.
Mais comme "charité bien proportionnée commence tout d'abord par soi-même", il faudra bien que ces exigences de transparence et de respect des règles formelles d'une gestion pleinement démocratique soient pour notre formation politique une référence absolue et une priorité.

Quels sont les critères exigés des Indépendants pour participer à ce congrès ?
- Plutôt que de critères, parlons d'exigences.
La première exigence, c'est à mon sens, de croire en cette stratégie politique nouvelle au sein de la gauche tunisienne en rupture de ban avec la pratique traditionnelle, toujours prête à réagir sans vraiment agir, à décrier, à incriminer et à jeter l'anathème, mais jamais prompte à édifier dans la patience et la douleur, les formes de lutte politique qui sont à même, selon moi, de pouvoir changer les rapports de force réels dans la société.
Une deuxième exigence doit être aussi être prise en considération. Il s'agit pour ainsi dire, d'une exigence technique : il faut être légalement congressiste pour prétendre participer en bonne et due forme à un congrès ; ce qui est reconnaissons-le, une preuve psychologique et morale supplémentaire, mais très importante, de l'appartenance politique voulue et reconnue.
En tout état de cause, il me semble loyal que les conditions de participation de tous à toutes les décisions d'élection et d'éligibilité soient l'objet d'un consensus préalable.

Le P.D.P., lors de son dernier congrès a appelé Ettajdid à rejoindre l'alliance qu'il a nouée avec d'autres formations et notamment celles qui appartiennent au courant religieux. Justement, que pensez-vous de cette alliance ?
- Notre S.G., qui était présent à ce congrès, a déjà répondu à cette question, et d'une façon qui ne laisse aucune place au doute. Et je ne crois pas me tromper si j'ajoute que nos camarades Indépendants sont aussi du même avis.
Car, si à propos d'alliances, nul n'ignore que nous n'avons jamais hésité à nous allier aux autres lorsqu'il le fallait - on en a pour preuve notre engouement pour l'Initiative démocratique, - vous n'êtes pas sans savoir aussi, que nous avons de sérieuses réserves, toutes composantes confondues, au sujet des alliances avec les courants politiques qui s'écartent, pour des raisons théologiques ou autres, du pacte républicain.
Je vise bien entendu, les courants qui admettent une limitation à la souveraineté totale donnée au peuple, souveraineté qui ne souffre politiquement d'aucune exception dans les régimes démocratiques et républicains, qui proscrivent toute forme de manipulation du religieux ou de l'idéologique à des fins politiques.
Par ailleurs, je veux bien concevoir quant à moi, que la religion musulmane ne soit pas par principe contraire à la philosophie politique qui fonde la démocratie moderne, mais la question de l'articulation de l'Islam à cette forme nouvelle de gouvernance reste encore, pour beaucoup d'entre nous, problématique.

M. Harmel ne va pas se présenter au poste de Secrétaire Général. Seriez-vous candidat à ce poste ?
- Je reconnais que la discussion à ce sujet va bon train. D'ailleurs, M. Harmel, comme vous venez de l'évoquer, n'en fait pas mystère. Son vœux serait, en effet, de ne pas se porter candidat pour un prochain mandat au poste de Secrétaire Général. Autrement dit, il ne tient plus à briguer la haute charge de l'exécutif au sein du Mouvement.
Vous voulez savoir si je brigue moi-même ce poste ?
Je vais être franc avec vous. Mais pour cela, je dois vous rappeler que si la place est libre, elle le sera forcément pour tous ceux qui peuvent prétendre légitimement et légalement à ce poste. Je dis bien tous, et sans aucune exclusive, de façon à ce que chacun puisse se mettre en concurrence, et accepter par la même, le verdict des urnes.
Aussi, je ne suis pas plus concerné qu'un autre. Et j'ajouterai même que ni le fait d'avoir assuré pendant de longues années la présidence du Conseil National du Mouvement, ni le fait de m'être porté candidat à la présidence de la République ne me donnent une quelconque préséance par rapport à d'autres candidats potentiels. Ce sont les militants qui choisissent en toute liberté leurs structures dirigeantes ; n'est-ce pas ?
Mais en ce qui me concerne, le temps n'est peut-être pas encore venu pour donner une précision plus grande à votre question. On verra bien d'ici-là.

Certains proposent à Monsieur Harmel un poste de président du parti. Etes-vous pour ? Si oui, quelles seraient, d'après vous les prérogatives de ce poste ?
- Une série de discussions ont permis de mettre à jour -au sein d'Ettajajdid du moins - un courant important qui soutient cette perspective. Une présidence qui aurait un contenu ou un profil plutôt politique ? Pourquoi pas ? D'autant plus qu'une telle perspective nous ouvrirait la voie vers une approche plus efficace et peut-être, plus raisonnable du politique ; chose qu'il faudrait de toute façon définir et approfondir.
Mais en tout état de cause, et par delà toute autre forme de considérations, cela nous permettrait aussi, à mon avis, de contribuer au couronnement d'un long parcours, celui d'un militant hors pair.

En 2004 vous vous êtes présenté à l'élection présidentielle. Comptez-vous vous représenter en 2009 ?
- Vous conviendrez avec moi qu'il s'agit, en politique, d'une question à laquelle on ne peut répondre personnellement, même si, de part mon expérience unique, je suis concerné de près ! Je suis néanmoins d'avis qu'il faut multiplier ces expériences afin d'enrichir le vécu politique qui nous rapproche de notre but. Le reste, même les personnes, doivent à mon sens, obéir à la règle du meilleur choix au regard des circonstances qui se présenteront. Et il ne me semble pas qu'il y ait d'autres règles en ce qui concerne ce sujet.

Interview réalisée par Néjib SASSI


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