Dans le cadre d'une politique de rapprochement des compétences tunisiennes à l'étranger avec la Tunisie, la Banque Centrale de Tunisie a décidé d'organiser une rencontre qui a réuni hier à son siège une vingtaine de compétences opérant à la City à Londres. Cette rencontre a pour but de débattre de la situation et des différents aspects du secteur financier et des retombées de la crise économique mondiale sur le marché financier et monétaire en Tunisie. Aussi, le projet du Port Financier de Tunis initié par Gulf Finance House sollicite-il le recours à ces compétences afin qu'elles apportent leur contribution à partir de leur riche expérience au développement de ce nouveau pôle financier.
Nombreux étaient ceux qui ont pris part à cette manifestation, notamment des présidents directeurs généraux et des Directeurs de banques tunisiennes, des financiers ainsi que des responsables d'institutions financières. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a qualifié la rencontre de " conviviale et décontractée " et ambitionnant principalement la prise de contact avec les compétences tunisiennes à l'étranger, en l'occurrence celles basées à Londres à la City, le plus grand centre financier du monde. " La Tunisie accorde un grand intérêt à ces compétences qui exercent dans différents secteurs et dont l'implication est nécessaire au développement du pays. " dixit Taoufik Baccar. Par ailleurs, l'objet de la rencontre est de débattre en toute liberté d'un certain nombre de questions ayant trait à cinq domaines. Il s'agit du programme pour le passage aux règles de Bâle II sur lequel certains travaillent déjà là-dessus, du développement de l'unité de banque en sommaire, du Port Financier de Tunis, de la politique monétaire axée sur le ciblage de l'inflation (le processus est en cours d'élaboration, des placements de fonds et en dernier lieu de la mise en place d'un centre d'études financières et monétaires (véritable source de compétences). Le débat a porté principalement sur le niveau que la commission de réflexion a atteint au sujet de la politique financière et monétaire de la Tunisie. Les différents participants ont insisté sur l'importance de cette rencontre qui devrait selon eux être organisée de manière cyclique car il n'est pas possible de pouvoir discuter de tous les points qui ont trait à la politique financière et monétaire de tout un pays en une seule journée. Les compétences tunisiennes à l'étranger ont fait preuve d'une grande disponibilité afin de faire profiter leur pays de leurs riches expériences dans le plus grand centre financier au monde et ce, dans un contexte économique floué par la crise. Le Port Financier de Tunis est un des lourds projets sur lequel la Tunisie mise gros, faire appel à ses compétences à l'étranger est sans doute une carte gagnante dans ce pari.
Sons de clôche Ramez Hamzaoui, Responsable à la Banque de Financement Medicapital à Londres : " Nous avons été convié à ce colloque dans le but de comprendre la réalité du secteur financier en Tunisie ainsi que son évolution surtout suite aux retombées de la crise économique mondiale. Aussi, nous sommes ici pour connaître les mesures prises pour contrer justement les effets néfastes du crash financier, et nous aspirons à apporter notre contribution à l'évolution du secteur à plus d'un titre. " Slim Feriani, Directeur Général et chef de bureau d'investissement à la Progressive Londres : " c'est une très bonne initiative et la première fois qu'on essaie d'avoir un pont entre les compétences tunisiennes à l'étranger et la Tunisie, un pont qui soit organisé par les autorités parce que on rentre régulièrement au pays et on garde des relations avec des professionnels de tous les secteurs mais cela ne se fait pas dans un cadre déterminé, c'est donc une initiative encourageante. Il s'agit de même d'une bonne préparation pour le Port financier de Tunis dont la réalisation prendra des années et la première pierre est cet essai d'impliquer les compétences tunisiennes opérant dans le plus grand centre financier : la City. En effet, il existe une masse critique de compétences tunisiennes à la City, moi j'y étais en 1997 et lorsqu'il n'y avait que quatre ou cinq, ce qui n'était pas suffisant pour pouvoir les impliquer dans quoi que ce soit en Tunisie. Aujourd'hui ils sont au nombre de quarante ou cinquante qui travaillent dans plusieurs secteurs. " Hakim Azaiz, Trader à l'Enigma Securities à Londres : " nous sommes venus aujourd'hui pour prendre connaissance du plan mis en place par la Banque Centrale de Tunisie pour remédier aux effets négatifs de la crise économique mondiale sur le secteur financier d'une manière générale ainsi que du marché obligataire. Comme je travaille sur le secteur de l'Afrique et du Moyen Orient, j'ai pu accumuler une large expérience dans ce domaine, chose qui me permettra d'avoir une vision assez pointue quant à la situation du marché financier en Tunisie et de contribuer avec des solutions ou des propositions de solutions adaptées. "