Le Temps-Agences - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé, dans son prêche à la prière du vendredi, hier, à punir les chefs de l'opposition pour les troubles ayant suivi sa réélection contestée à la présidentielle du 12 juin. "De sérieuses actions devraient être entreprises contre les chefs (de l'opposition) et les principaux instigateurs des incidents. Ceux qui ont provoqué, organisé et mis en oeuvre la doctrine ennemie devraient être affrontés avec fermeté", a-t-il dit dans ce prêche diffusé par la radio. Il s'agit de la première requête en ce sens du président ultraconservateur, dont la réélection a été longuement contestée par ses concurrents, principalement le conservateur modéré Mir Hossein Moussavi et le réformateur Mehdi Karoubi, qui ont dénoncé des fraudes. Des responsables ont précédemment appelé à sanctionner les opposants, tel le religieux Ahmad Khatami, dont les vues expriment généralement celles des ultraconservateurs, ou encore Yadwollah Javani, chef du bureau politique des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. "Quel est le rôle de (l'ancien président Mohammad) Khatami, (Mir Hossein) Moussavi et (Mehdi) Karoubi dans ce coup d'Etat? S'ils en sont les instigateurs, et c'est le cas, les responsables de la justice et de la sécurité doivent les arrêter, les juger et les punir", a écrit M. Javani dans l'hebdomadaire Sobhe Sadegh. "Ceux dont le rôle a été moindre et ceux qui ont été trompés devraient être traités avec compassion islamique", a en revanche estimé le chef de l'Etat. "Les leaders des émeutes devraient être exécutés", a rétorqué la foule. Les manifestations de masse ont été sévèrement réprimées par les autorités. Sur quelque 4.000 personnes arrêtées, 300 sont toujours derrière les barreaux, selon des sources officielles qui ont fait état de 30 morts. L'opposition a de son côté dressé une liste de 69 personnes tuées. Depuis le 1er août, quelque 140 personnes, dont des responsables du camp réformateur, ont comparu devant le Tribunal révolutionnaire pour leur implication dans la contestation. Parmi elles un ex-ministre, des personnalités politiques de premier plan, des journalistes et des universitaires. Ces procès, toujours en cours, ont été dénoncés par l'opposition et la communauté internationale comme des "procès-spectacles".