* Capitaliser ce gisement certes. Passerelle entre la Tunisie et leur pays de résidence : c'est un fait. Il reste que la fuite des cerveaux prive le pays de potentialités innovantes Un forum des compétences tunisiennes en Amérique du Nord se tiendra demain et après-demain au Palais des congrès de Montréal. Il est destiné aux étudiants, diplômés et professionnels tunisiens installés en Amérique du Nord et toutes les autres personnes intéressées par les opportunités d'affaires en Tunisie. Combien sont-ils ? Que font-ils et quelles sont leurs intentions quant à la poursuite de leur expérience à l'étranger et leur retour en Tunisie ? Le forum porte aussi sur le recrutement et les réseaux d'affaires. Selon le site careersintunisia.net le forum s'articulet autour autour de trois aspects : le recrutement avec la présence de plusieurs sociétés tunisiennes et internationales, des conférences portant sur les axes stratégiques de développement, le Business Networking. Cette rencontre, qui constitue une opportunité unique de rencontrer et d'échanger avec les acteurs économiques tunisiens et de s'informer sur les opportunités de carrière et de partenariat en Tunisie, est organisé à l'initiative d'un cabinet privé "Lycom" implanté à Londres et bénéficie de l'appui du consulat de Tunisie à Montréal et de plusieurs associations. Quelque 30 mille tunisiens résident en Amérique du Nord, répartis quasiment à égalité entre les Etats-Unis et le Canada
Rester ou retourner Ces compétences peuvent en effet constituer de véritables passerelles entre le pays d'accueil et la terre natale, du fait qu'ils sont fortement intégrés dans les institutions où ils exercent et qu'ils peuvent initier des initiatives de partenariat, explorer les potentiels de coopération. Celles-ci peuvent s'intégrer en Tunisie dans les pôles technologiques et de recherche ou les institutions d'enseignement supérieur, pour qu'ils apportent leur savoir et contribuent ainsi au transfert technologique. Cherchant à mieux cerner le profil et les intentions professionnelles des compétences tunisiennes à l'étranger (s'ils préfèrent poursuivre leur installation à l'étranger ou retourner en Tunisie), l'ATUGE avait mené l'année dernière une enquête qui a porté sur 700 répondants. Selon les résultats présentés, plus de 60% des sondés « accordent un intérêt particulier à leur expérience internationale en cours» et «perçoivent un manque d'opportunités et une insuffisance des conditions de travail en Tunisie». Les raisons de non-retour s'expliquent également par les conditions financières (49,2%) et la qualité de vie (32,9%). Quant aux motivations pour le retour, seuls 28% des sondés citent l'évolution de carrière et l'environnement de travail stimulant. Par ailleurs, les facteurs familiaux sont à 53,3%, la rémunération intéressante à 39,7% et un poste de responsabilité à 38%.
Comment capitaliser sur ce gisement? Selon les chiffres officiels l'Office des Tunisiens à l'Etranger (OTE), on compte pas moins de 7000 Tunisiens hautement qualifiés qui résident dans plus d'une vingtaine pays à travers le monde. Ils sont environ 2500 ingénieurs, suivis des enseignants chercheurs (1300) et les médecins (850). Les pays d'accueil sont dans l'ordre la France (1600), le Canada (610), les Etats-Unis d'Amérique (530) et l'Allemagne (500). Ces compétences, qui ont opté pour l'émigration, sont désormais le point de mire d'une stratégie mise sur pied par les principales structures concernées par le dossier des compétences tunisiennes à l'étranger qui consacre tout un plan d'action destiné à résoudre le problème de la fuite des cerveaux. La stratégie mise en œuvre en coordination avec les ministères concernés, comprend en premier lieu la création d'une base de données qui regroupe les coordonnées des compétences tunisiennes dans les pays étrangers et permet d'être en contact avec elles. D'ailleurs, cette stratégie a permis au cours de l'année 2003 d'entrer en contact avec 24 chercheurs résidents aux Etats-Unis d'Amérique, au Canada, en Allemagne, en France, au Japon et en Grande-Bretagne. Ces chercheurs ont contribué, dans le cadre du programme de polarisation des chercheurs, aux commissions d'évaluation la recherche scientifique et l'identification des composantes des technopoles. Sur un autre plan, la stratégie de la polarisation des chercheurs et des différentes compétences tunisiennes à l'étranger a fixé comme objectif pour la période allant de 2004 à 2009 de faire participer davantage ces compétences dans l'installation des pépinières d'entreprises et des nouveaux technopôles et en incitant les chercheurs tunisiens résidents à l'étranger à réaliser des recherches au sein des structures universitaires et laboratoires tunisiens sur une période d'un an au lieu de six mois. Où en sommes nous ?