Le Temps-Agences - "C'est peut-être parce qu'on en aura fait trop qu'on aura évité une catastrophe" : Marc Danzon, directeur de l'OMS pour l'Europe, défend la stratégie de l'organisation face au virus de la grippe A(H1N1). Pour l'heure relativement bénigne sur le plan médical, la pandémie peut bouleverser les économies et le risque de mutation vers un virus plus dangereux est toujours possible, prévient-il. "Ne me dites pas qu'on en a trop fait parce que c'est peut-être parce qu'on en aura trop fait qu'on aura évité une catastrophe", a-t-il dit à Reuters, en marge d'une convention internationale sur la santé à Chamonix. "Pour la grippe aviaire, on nous avait déjà reproché de trop en faire. Dès qu'il y avait le moindre doute en Turquie ou en Azerbaïdjan, on y est allé et c'est peut-être pour ça qu'on a arrêté la propagation". "La carte évolue tous les jours", dit-il. "On sait que c'est un virus qui se dissémine rapidement, qui ne touche pas les mêmes populations que celles de la grippe saisonnière, et qui aujourd'hui n'est pas méchant". Pour Marc Danzon, on ne saurait reprocher aux autorités d'être trop prudentes. "Ce qui est important, ce n'est pas la manière dont on a investi l'argent mais comment on est préparé à faire face à une crise si la pandémie venait à désorganiser le pays", dit-il. "Pour l'instant, c'est un problème collectif, c'est l'influence que la grippe aura sur la société et sur l'économie parce qu'on va fermer les écoles, etc. - et on va devoir le faire". "Si le virus reste en l'état, la grippe aura des effets sur l'économie, moins sur la santé. Mais aucun responsable de la santé ne peut s'enlever de l'idée qu'il pourrait y avoir une mutation du virus et qu'elle pourrait devenir très grave", souligne Marc Danzon. Attendu avec les premiers froids, le premier pic de pandémie devrait, d'après lui, convaincre des personnes aujourd'hui réticentes à se faire vacciner. A ses yeux, les craintes de l'opinion face au vaccin telles qu'elles se sont notamment exprimées en France, n'ont pas lieu d'être.