Ban Ki-moon invite Israël à faire de Mahmoud Abbas un partenaire Le Temps-Agences- - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice s'est rendue hier en Israël et dans les territoires palestiniens, deuxième étape de sa nouvelle tournée au Proche-Orient visant à relancer le processus de paix. Mme Rice, arrivée à Tel-Aviv, s'est directement rendue à Ramallah (Cisjordanie) pour y rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, avant de s'entretenir à Al-Qods avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a également entamé la veille une tournée dans la région. A Assouan, en Egypte, sa première étape, Mme Rice a lancé un appel aux pays arabes pour qu'ils s'engagent au maximum en vue d'une solution de paix avec Israël. "Le peuple palestinien a attendu assez longtemps pour avoir son propre Etat et le peuple israélien a attendu assez longtemps pour avoir le genre de sécurité qui émergera de l'établissement d'un voisin stable et démocratique auprès duquel il vivra en paix", a-t-elle ajouté. M. Ban, qui a précédé hier Mme Rice à Ramallah, a appelé de son côté à une relance des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens après une rencontre avec M. Abbas. "Des progrès seront très difficiles, les obstacles sont énormes (...) mais cela est possible et cela doit être fait", a assuré M. Ban. La visite de Mme Rice s'inscrit dans le cadre d'une intense activité diplomatique avant le sommet arabe des 28 et 29 mars de Ryad. Outre Mme Rice et M. Ban, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, réprésentant de l'Union européenne, s'est lui aussi entretenu avec des dirigeants palestiniens. La réunion de Ryad devrait permettre de donner un nouveau souffle à l'initiative de paix arabe, lancée en 2002. Israël, qui l'avait rejetée à l'époque à la suite d'amendements jugés "inacceptables", se dit aujourd'hui prêt à en discuter à condition d'y apporter des modifications. Ce plan prévoit la reconnaissance d'Israël par les pays arabes en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis 1967, de la création d'un Etat palestinien et du règlement de la question des réfugiés palestiniens. Des responsables israéliens ont estimé qu'il pourrait être un point de départ pour des négociations s'il spécifiait que les réfugiés retournent dans des zones contrôlées par les Palestiniens et non en Israël, ce que rejettent l'Egypte et la Ligue arabe. Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a souligné que l'Egypte souhaitait d'abord qu'Israël se saisisse de "manière positive" de l'initiative, "l'adopte", et que des négociations s'ouvrent sur la base "de la paix contre la terre". La visite de Mme Rice intervient aussi après l'entrée en fonctions il y a une semaine du gouvernement palestinien d'union nationale associant le Hamas et le Fatah. Les Palestiniens espèrent qu'il permettra la levée du boycottage financier et politique imposé au précédent cabinet issu du Hamas, considéré par l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël comme un mouvement terroriste. Le Quartette pour le Proche-Orient (USA, Union européenne, ONU, Russie) continue toutefois d'exiger un engagement "clair et crédible" du nouveau gouvernement à respecter ses trois conditions: reconnaissance d'Israël, acceptation des accords passés et renoncement à la violence. Ehud Olmert a accusé hier le président Abbas d'avoir violé de façon "flagrante" ses engagements vis-à-vis d'Israël, en particulier celui de ne pas former un gouvernement d'union avant la libération de Gilad Shalit, le soldat israélien enlevé fin juin par des groupes armés palestiniens.