Même si les réunions du Conseil de l'ordre des avocats ont repris sous la présidence du bâtonnier Me Béchir Essid, rien ne va plus comme avant d'autant plus que les remous qui ont suivi la réunion tenue le 6 novembre en l'absence du Bâtonnier, par onze membres du conseil de l'ordre et présidée par le secrétaire général Me Hédi Triki, ont un arrière plan électoral sur fonde de campagne électorale à 6 mois des élections du bâtonnat, qui s'annonce chaude. En effet, au moins trois membres du conseil de l'ordre seront certainement candidats au poste du Bâtonnier : Me Essid, le président de la section de Tunis Me Abderrazak Kilani et aussi Me Triki. A ces trois candidats vont peut-être s'ajouter les candidatures de Me Brahim Bouderbala ex-président de la section de Tunis et Me Charfeddine Dhrif qui s'est présenté aux élections précédentes et a été battu par Me Essid au second tour et certainement d'autres candidatures.
Gestion Mais même si les remous enregistrés dans la réunion du 6 novembre entrent dans les calculs électoraux des uns et des autres et des pré-alliances électorales pour se positionner, cela n'empêche que la profession souffre de maux structurels. Le fait qu'une écrasante majorité des membres du conseil de l'ordre " se rebelle " contre le bâtonnier en est symptomatique. Le fait qu'on l'accuse de mauvaise gestion financière et de prise de décision le sont autant. Pour des avocats qui se disent "indépendants" : " s'il y a une mauvaise gestion financière ou une prise de position unilatérale la responsabilité incombe à tous les membres du conseil de l'ordre et non au bâtonnier tout seul. Ils ont été élus pour gérer ensemble les affaires et non pour lancer des accusations et, de surcroît, à 6 mois des élections pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant ? ".
Affaires Pour certains avocats qui ont exercé au sein des structures de la profession " les alliances électorales qui ont été nouées lors des précédentes élections du bâtonnier et du président de la section de Tunis et qui ne sont plus de mise pour les prochaines élections sont derrière cette crise qui secoue aujourd'hui le Conseil de l'ordre. En plus, il y a des lacunes dans le règlement intérieur qui octroie au bâtonnier trop de prérogatives ce qui empêche une gestion collective des affaires du Conseil de l'ordre. " Mais pour la majorité silencieuse des avocats, notamment les stagiaires et les jeunes, tous ces remous et ces surenchères des partisans et des adversaires du bâtonnier nuisent à la profession et aux intérêts des avocats " Aujourd'hui, il y a des centaines de jeunes avocats qui vivent dans la précarité matérielle. L'essentiel pour eux est de voir leur quotidien et leur champ d'exercice de leur fonction s'élargir et les querelles au sein des structures de la profession ne font qu'affaiblir leur capacité revendicative. " a souligné un jeune avocat.