Le Temps-Agences - Passant outre les vives objections de la Maison Blanche, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a rencontré hier à Damas le président syrien Bachar El-Assad, temps fort d'une visite aux allures de défi à l'administration Bush. Accompagnée de plusieurs membres du Congrès, Nancy Pelosi est la plus haute responsable américaine à se rendre en Syrie depuis la dégradation des relations entre les deux pays il y a quatre ans. La délégation américaine a commencé sa journée d'entretiens avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al-Moallem puis le vice-président Farouk Al-Chareh. Après leurs entretiens avec le raïs, Assad leur a offert à déjeuner. Nous sommes venus déterminés à ce que la route vers Damas soit "une route vers la paix", a affirmé Nancy Pelosi après son entretien avec Assad. Elle a ajouté que sa délégation avait "exprimé nos préoccupations concernant les connections de la Syrie avec le Hezbollah et le Hamas", et discuté de la questions des militants qui franchissent la frontière syrienne pour se rendre en Irak. "Il y a des problèmes importants, pas seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais des priorités importantes pour nous pour la paix au Proche-Orient", a-t-elle ajouté. Elle a aussi dit avoir transmis un message à Assad de la part du Premier ministre israélien Ehoud Olmert, selon lequel Israël est prêt à ouvrir des discussions de paix avec la Syrie. Assad a assuré qu'il était "prêt à engager des négociations pour la paix avec Israël", a assuré Nancy Pelosi. A Washington, George W. Bush avait critiqué avant-hier, le voyage de Mme Pelosi, n'hésitant pas à parler d'une initiative "contreproductive" qui pourrait laisser croire au régime de Damas qu'il a retrouvé sa place au sein de la communauté internationale. La patronne des démocrates était arrivée avant-hier à Damas à la tête d'une délégation de parlementaires américains de haut rang, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient. Dans la soirée, à la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis, elle avait rencontré des militants des droits de l'homme, des hommes d'affaires et des responsables religieux. Elle avait auparavant visité la Grande mosquée des Omeyyades, vêtue d'une abaya et la tête couverte d'un voile à fleurs, avant de se mêler à la foule d'un marché de la Vieille ville. Hier, dans les colonnes du quotidien koweïtien Al-Anba, Walid Al-Moallem a expliqué que Mme Pelosi et les autres membres du Congrès étaient les "bienvenus" en Syrie. "Mieux vaut tard que jamais", a-t-il ajouté, estimant que c'était là le signe qu'Américains et Européens ont compris que la politique d'isolement de la Syrie avait échoué.