Le Temps-Agences- D'importants moyens de recherche sont déployés hier sur le site de l'accident d'avion d'Ethiopian Airlines, près des côtes libanaises, avec pratiquement plus aucun espoir de retrouver des rescapés. "Les équipes de recherche ont travaillé toute la nuit pour retrouver de nouvelles victimes et localiser les débris", a affirmé un porte-parole de l'armée. "Nous tentons de retrouver les boîtes noires qui doivent donner les informations sur la cause de l'accident", a-t-il ajouté. Les recherches se concentrent au large du sud de Beyrouth où s'est écrasé l'avion, qui a décollé en pleine tempête, et plus de vingt-quatre heures après le drame il restait peu d'espoir de retrouver un survivant. "Il est très difficile d'imaginer qu'il y a des survivants", a indiqué hier un haut responsable des services de sécurité. Une porte-parole de la compagnie Ethiopian Airlines a également estimé comme "très peu probable" de retrouver des rescapés. Pour des causes encore inexpliquées, le Boeing 737 d'Ethiopian Airlines s'est abîmé en mer lundi quelques minutes après son décollage, à 2 h 30 locales, de l'aéroport de Beyrouth, avec 90 personnes à bord, dont 54 Libanais. Le ministre de l'Information Tark Mitri a indiqué à l'Agence France-Presse que 15 corps avaient été repêchés jusqu'à présent. Parmi eux se trouvent ceux de deux enfants, nés en 2006 et 2007, selon l'armée. Tark Mitri s'est dit confiant quant à l'aboutissement des recherches de la boîte noire. "La zone où sont supposés se trouver les boîtes noires et les corps est en train d'être balayée et on s'attend à des progrès importants au niveau des résultats aujourd'hui", a-t-il souligné. "Les équipes de recherche s'assurent qu'il n'y a plus de corps flottant à la surface avant d'entamer les recherches dans les profondeurs", a indiqué par ailleurs le porte-parole militaire. Les conditions météorologiques au Liban se sont nettement améliorées mardi après deux jours de pluie et d'orages, qui ont entravé les recherches. "Nous comptons sur le (navire de guerre américain) USS Ramage qui dispose de sonars pour retrouver les boîtes noires", a précisé de son côté un haut responsable des services de sécurité. Le bâtiment de guerre américain, spécialisé dans les opérations de sauvetage seconde l'armée et la marine libanaises, mais aussi la Force intérimaire des Nations unies (Finul) et des appareils français, britanniques et chypriotes. "Nous avons des plongeurs, mais également des équipements spécialisés qui vont jusqu'à 200 à 300 mètres" de profondeur, a indiqué le responsable. Des témoins ont raconté avoir vu une boule de feu plonger dans la mer. Selon un responsable du ministère de la Défense, l'appareil s'est désintégré en quatre morceaux avant de s'abîmer, les enquêteurs tentant de déterminer s'il avait été frappé par la foudre. Le ministre de la Défense Elias Murr a estimé lundi que le "mauvais temps" était "manifestement" à l'origine du crash. Selon lui, "un enregistrement montre que la tour de contrôle a demandé au pilote de tourner pour éviter la tempête, mais l'avion s'est dirigé dans la direction opposée". "Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé ni si l'avion était toujours sous le contrôle du pilote", a-t-il ajouté. Les autorités libanaises et la compagnie éthiopienne ont écarté "tout acte de sabotage" ou "terroriste". Parmi les passagers se trouvait l'épouse de l'ambassadeur de France au Liban.