Ça vous tient en haleine ? Cachez votre joie. Vous risquez d'attendre longtemps… On adore jouer les rabats- joie ? C'est que le sujet nous inspire. Et puis l'espoir fait vivre. Pourquoi pas nous alors ? C'est vrai, l'époque n'est plus aux miracles, il faut être réaliste. Et se rendre à une évidence : nos films sont frileux et un tantinet sauvages, et puis surtout, affublés d'énormes charentaises. Casaniers, et n'aimant surtout pas le dépaysement. Il faut les comprendre. Ils sont nés comme ça comme dirait l'autre… Tout de même, on aimerait bien comprendre - histoire de ne pas mourir idiots-, pourquoi on n'est pas à la place du « Prophète » par exemple. Celui de Jacques Audiard évidemment ! Il semble que ça ne soit pas demain la veille. Pourquoi ? Et pourquoi pas ne pas remporter la Coupe du Monde du football ? Si quelqu'un, une « éminence grise », un génie désavoué, se hasardait de trouver une réponse à la deuxième, il aurait répondu à la première. Quel rapport ? Justement. Un rapport de cause à effet. Quelle cause et quel effet ? C'est agaçant à la fin ; pourquoi chercher midi à quatorze heures, quand il suffit juste de fermer les yeux. Question d'habitude. « ça vous gratouille ou ça vous chatouille ? ». Les deux à la fois sans doute. Nos films sont bons, notre cinéma se porte bien, mais ce sont les autres qui ne nous comprennent pas. Ces messieurs -dames de l'Académie des Oscars ne peuvent pas décoder nos images, ni s'immerger dans nos univers. C'est nous qui sommes inaccessibles, mystérieux, altiers, souverains, et c'est eux évidemment qui perdent au change. Tant pis ! Ils n'auront pas l'insigne honneur de nous avoir aux Oscars. Ils devront attendre. Longtemps… On a passé un pacte avec Godot. Aux dernières nouvelles il est toujours solidaire…