Par: Hechmi GHACHEM - Alors que le Directeur du Centre Culturel Italien attendait impatiemment que le Ministère de la Culture donne le feu vert pour savoir comment se positionner par rapport aux Festivals Internationaux tunisiens, le ministre de Tutelle, vient enfin, de déclarer la chasse ouverture : les deux manifestations de Carthage et Hammamet auront bien lieu à leur date habituelle, c'est-à-dire début juillet. Quelle organisation ! Un mois entier pour que créateurs, artistes et organisateurs de spectacle puissent déposer leur demande de participation ? Oh que non ! Un mois c'est trop long.. dix jours à partir de la publication du communiqué ministériel ! Alors chers stakhanovistes de la chose culturel le, mettez-vous illico au travail ou bien sortez-nous les spectacles que vous cachez jalousement dans les plis de votre pantalon et –surtout- n'oubliez pas, que vu la situation difficile où végète notre pays en cette période, il vous faudrait réduire le coût de vos chefs d'œuvre au strict minimum. En un mot, restez cloitrés chez-vous en attendant que les beaux-jours de Tunisie 3000 et autres mannes célestes, soient de nouveau ouvertes pour que la racaille en simili-culture puisse de nouveau se remplir les poches. Il n'y a rien à gagner pour vous, ni sous Bourguiba ni sous son successeur et encore moins, lors de cette période transitoire et si vous attendez les élections pour qu'on vous libère, gargarisez-vous profondément la gorge car aucun parti ni formation politique n'a de programme culturel dans ses registres. Votre seule planche de sortie est de sortir de la situation, d'assister où vous ont mis cinquante ans de despotisme en arrachant votre lien des mains de ces institutions qui continuent à avoir droit de vie et de mort sur vous. Posez par exemple ce genre de problème : pourquoi le Ministère s'entête-t-il à garder sous sa coupe les festivals tunisiens surtout, Carthage et Hammamet? Pourquoi n'ouvre-t-il pas la porte aux privés selon un cahier des charges qui respecterait la qualité artistique des spectacles et les demandes des spectateurs? La politique culturelle du pays fut un fiasco et l'on peut la colmater pour sauver la mise. S'il faut privatiser, privatisons! Les pays où les festivals réussissent sont, dans leur majorité, l'œuvre des indépendants. Le budget de ce ministère ne sert en grande partie qu'à payer ses fonctionnaires. Il n'en reste que des miettes pour le secteur créatif. Cela revient au résultat suivant : des milliers de citoyens touchant un salaire sur le dos des artistes qui moisissent, généralement, dans la misère en attendant Godot! Nous n'irons pas jusqu'à clamer « Ministère de la Culture, dégage». Car, il y a des secteurs qu'il doit continuer à gérer, le patrimoine qu'il soit antique ou moderne et qu'il laisse la création aux artistes. C'est un choix qui nous semble être plus qu'évident. Qu'il rembarre tous ses comités, commissions et commissionnaires et qu'il nettoie le chemin devant la vague artistique qui ne va pas tarder à déferler! Nous le répétons encore une fois, pas d'essor social sans liberté de créer… et la liberté implique- surtout- les moyens nécessaires à son éclosion.