Le Temps-Agences - Au moins 16 personnes ont été tuées et 32 blessées hier lors d'un attentat suicide contre une station de police commis par une femme dans le nord de l'Irak, où les violences ont fait au moins 28 morts au total. L'attentat le plus meurtrier s'est produit à Moqdadiyah, à 105 km au nord de Bagdad, où une femme portant une veste bourrée d'explosifs a déclenché sa charge devant un poste de police, faisant 16 morts et 32 blessés, selon la police. Des jeunes gens qui attendaient devant un kiosque où sont vendus les formulaires de candidature pour entrer dans la police font partie des victimes. Trois policiers ont également été tués lors de l'explosion d'un engin artisanal au passage de leur véhicule près de Tikrit (à 180 km au nord de Bagdad), le fief de l'ancien président Saddam Hussein. Deux policiers ont été blessés. Dans le sud de Bagdad, au moins cinq personnes ont été tuées et 10 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée près de l'université. Cette attaque survient après la levée d'un couvre-feu de 24 heures imposé aux véhicules dans la capitale irakienne avant-hier à l'occasion du quatrième anniversaire de la chute de l'ancien régime. Au centre de Bagdad, une personne a été tuée et sept ont été blessées par la chute d'un obus de mortier près d'une école. Dans un autre quartier du centre-ville, à Al-Fadhel, de violents affrontements ont opposé les forces de sécurité irakiennes et les soldats américains à des insurgés. Selon le ministère de la Défense, deux personnes ont été tuées et 15 blessées. A Kirkouk, un soldat a été tué et le corps d'un membre du Parti démocratique du Kurdistan (du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani) enlevé avant-hier a été retrouvé. Les violences ont aussi visé deux hélicoptères américains touchés par des tirs d'armes légères au centre de Bagdad, mais qui "ont pu regagner leurs bases", selon l'armée américaine. Evoquant la présence militaire des Etats-Unis en Irak, le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, en visite au Japon, a rejeté le projet d'imposer une date limite à leur mission, proposé par les adversaires démocrates du président George W. Bush. Pour sa part, le roi Abdallah II de Jordanie a averti qu'un retrait des forces américaines d'Irak "sans calendrier précis" contribuerait à une "recrudescence de la violence". Le président Bush est en conflit ouvert avec ses adversaires démocrates qui tentent de lui imposer un retrait d'Irak en 2008. Avant-hier à Washington, Ali Allaoui, un conseiller de M. Maliki, avait appelé à une solution fédérale en Irak pour mettre fin à l'instabilité. Pour sa part, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a fait part hier de la réticence de l'Iran à une participation des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU à la conférence internationale sur l'Irak prévue les 3 et 4 mai en Egypte. Il a aussi exclu toute rencontre avec son homologue américaine Condoleezza Rice, alors que cette dernière n'a pas écarté l'idée d'une éventuelle entrevue.