* Affrontements entre force de l'ordre et partisans de l'opposition Le Temps-Agences Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défié hier l'Occident sur le nucléaire à l'occasion du 31e anniversaire de la République islamique devant des centaines de milliers d'Iraniens rassemblés à Téhéran où deux chefs de l'opposition ont été attaqués. Une foule immense s'est rassemblée sur la grande place Azadi (Liberté) et dans les avenues environnantes du sud-ouest de Téhéran, agitant des drapeaux iraniens vert, blanc et rouge, et des pancartes proclamant "Mort à Israël" et ¨Mort à l'Amérique", selon les images de la télévision d'Etat. Les manifestants scandaient des slogans affirmant leur "soumission" au guide de la République islamique Ali Khamenei, a indiqué la télévision en affirmant que des "millions" d'Iraniens étaient venus à Téhéran et dans d'autres villes d'Iran "manifester l'unité de la nation". Les rassemblements ont cependant donné lieu, à Téhéran, à plusieurs affrontements apparemment isolés mais parfois violents entre les forces de l'ordre massivement déployées et des partisans de l'opposition qui tentaient de profiter de l'occasion pour manifester, selon des témoins. Deux chefs de l'opposition, Mohammad Khatami et Mehdi Karoubi, ont été agressés, sans être blessés, par des hommes en civils dans leur voiture alors qu'ils se rendaient aux manifestations, selon le site d'opposition Rahesabz et le fils de M. Karoubi. Hossein Karoubi a précisé que plusieurs gardes de son père avaient été blessés. Le pouvoir avait averti qu'il ne tolèrerait pas de voix discordantes lors des manifestations du 11 février. Des manifestations à répétition de l'opposition depuis la réélection contestée de Ahmadinejad ont entraîné des dizaines de morts et des milliers d'arrestations dans tout l'Iran. Depuis les autorités ont exécuté deux opposants et en a condamné dix à mort. Mais les principaux leaders de l'opposition qui contestent la régularité de l'élection présidentielle du 12 juin remportée par Ahmadinejad avaient malgré tout appelé leurs partisans à participer massivement aux rassemblements officiels pour faire entendre leur voix. "Des milliers et des milliers de partisans du mouvement vert (ndlr: la couleur de l'opposition) sont dans les rues", arborant des signes verts en protestation, a affirmé le site d'opposition Rahesabz. Il n'a pas été possible de confirmer cette information de source indépendante. Les autorités avaient interdit à la presse étrangère de couvrir les défilés, la cantonnant dans une tribune officielle place Azadi (Liberté) pour écouter le discours de Ahmadinejad, qui a déclaré que l'Iran était devenu "une nation nucléaire" grâce à sa capacités de produire de l'uranium hautement enrichi. L'Iran est capable d'enrichir de l'uranium "à plus de 80%" mais "il ne le fera pas car il n'en a pas besoin", a lancé le président en affirmant à plusieurs reprises que Téhéran ne souhaitait pas se doter de l'arme atomique. Il a précisé que son pays allait "bientôt tripler sa production" d'uranium enrichi à 3,5%, en annonçant une production du "premier chargement" d'uranium enrichi à 20% destiné officiellement au réacteur de recherche médicale de Téhéran. L'Iran, menacé de nouvelles sanctions internationales, a lancé mardi la production d'uranium hautement enrichi malgré les protestations des puissances occidentales qui soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil. M. Ahmadinejad s'en est également pris au président américain Barak Obama, l'accusant de "servir" les intérêts d'Israël, ennemi juré de la République islamique.