Le Temps-Agences- Le Pakistan a annoncé hier que la reprise du dialogue avec l'Inde au niveau de hauts fonctionnaires des Affaires étrangères se déroulera le 25 février à New Delhi, plus d'un an après l'interruption d'un processus de paix à la suite des attentats de Bombay. Il y a une semaine les deux pays avaient annoncé qu'ils étaient prêts à reprendre les pourparlers mais aucune date n'avait été fixée, les deux parties peinant à s'entendre sur le contenu de cette reprise de contact. "Il a été décidé que les discussions au niveau des secrétaires aux Affaires étrangères entre les deux pays se tiendront le 25 février à New Delhi", indique le cabinet du Premier ministre pakistanais dans un communiqué. Toutefois, Islamabad "devrait soulever toutes les questions essentielles et faire bien comprendre à l'Inde la nécessité d'une solution rapide par la reprise du dialogue", ajoute le communiqué, en référence au souhait du Pakistan de reprendre les pourparlers de paix dans leur globalité, alors que l'Inde a manifesté sa volonté de les limiter pour l'heure à la question du terrorisme. Le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani "a ordonné au secrétaire aux Affaires étrangères de faire en sorte que ces discussions avec son homologue indien se tiennent dans une perspective de succès et dans un esprit constructif", selon le communiqué. Les secrétaires aux Affaires étrangères sont les plus hauts fonctionnaires des deux ministères mais ne sont pas des ministres dans ces deux puissances militaires nucléaires voisines qui se sont déjà affrontées dans trois guerres depuis leur indépendance concomitante en 1947. New Delhi et Islamabad avaient lancé un processus de paix en 2004 qui avait permis d'atténuer considérablement les tensions entre les deux grands rivaux d'Asie du sud, notamment concernant la région disputée du Cachemire. Mais ces pourparlers de paix appelés le "Dialogue composite" avaient été interrompus par New Delhi après les attaques à Bombay qui avaient fait 166 morts fin novembre. L'Inde accuse le groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taïba (LeT) d'avoir organisé et perpétré les attentats, avec la participation des services de renseignements pakistanais. L'Inde avait suspendu la reprise du dialogue au déferrement devant la justice pakistanaise de militants islamistes arrêtés au Pakistan peu après les attaques de Bombay et soupçonnés d'avoir participé à l'organisation des attaques. En début de semaine, un haut responsable du gouvernement indien avait jugé que, même si l'arrestation de suspects et l'annonce de procès par Islamabad constituaient "quelques petits pas" propices à la reprise de discussions, ils n'étaient pas assez significatifs pour un retour au "dialogue composite" dans sa globalité.