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Les affinités «électives» de Sarkozy
Enquête: ''Nicolas'' et les médias
Publié dans Le Temps le 12 - 04 - 2007

A en croire Marie Benilde, auteur d'un article intitulé ''M. Sarkozy déjà couronné par les oligarques des médias ?'', paru dans ''Le Monde diplomatique'' de septembre 2006, «tout est en place (...) pour favoriser l'intronisation de M. Nicolas Sarkozy à l'Elysée».
Car le chef de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, droite), ex-ministre de l'Intérieur et président du Conseil général des Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, «s'est employé à construire depuis vingt ans un étonnant réseau d'influence dans les médias au service de ses ambitions suprêmes». Comparant l'ascension actuelle de M. Sarkozy à celle du magnat de la télévision et ex-président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, Marie Benilde ajoute: «Jamais dirigeant politique n'avait bénéficié autant que lui de l'appui des patrons de presse».
Comment «l'homme qui murmurait à l'oreille des médias», selon l'expression de Philippe Cohen (''La Face kärchée de Sarkozy'', éditions Fayard, Paris 2006) ou «le nouveau présentateur du JT de 20 heures», selon les termes de François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, ironisant sur les fréquentes apparitions de l'ex-ministre de l'Intérieur dans les journaux télévisés du soir, a-t-il tissé sa toile ? Comment règne-t-il sur sa coterie, sa confrérie, son réseau ?
Interrogé, le 5 avril, sur l'indépendance de la presse en cas de victoire à l'Elysée, M. Sarkozy a cru devoir affirmer qu'il ne ferait pas de «chasse aux sorcières» (sic !). Devant les huées de la salle, le candidat de l'UMP est revenu sur l'incident qui l'a opposé, quelques jours auparavant, à la chaîne publique ''France 3'': «J'ai été à ''France 3'' et j'ai vu un reportage qui était absolument inadmissible d'orientation politique. Je l'ai dit». En fait, il avait qualifié de «malhonnête» ce reportage sur le dossier de la fabrication des passeports biométriques par l'Imprimerie nationale française.
Après cet incident, les syndicats de ''France 3'' se sont dit «inquiets» du «contexte de mises en cause de [leur chaîne]». «Jamais personne n'a été licencié par moi. J'ai suffisamment d'expérience pour savoir que changer le président de ''France 3'', ça ne change rien», a alors expliqué M. Sarkozy. Sans vraiment rassurer grand monde.

«Personne n'est là pour m'accueillir. Toute cette direction, il faut la virer»
Si nous évoquons cette séquence de la campagne présidentielle française, c'est pour souligner son étrange décalage par rapport aux mœurs républicaines. Car, qu'un potentiel futur président de la France soit amené à jurer tous ses bons dieux qu'il ne limogerait pas, s'il était élu, le président d'une chaîne de télévision publique, voilà qui devrait susciter, outre l'étonnement, quelque inquiétude quant à l'avenir de l'une des plus veilles démocraties du monde. D'autant que l'incident en question est intervenu après une série d'autres, qui ont levé le voile sur le caractère moyennement autoritaire du candidat de l'UMP.
Ainsi, en juin 2006, Alain Genestar, directeur de ''Paris Match'', a-t-il été limogé après avoir publié en couverture une photo de l'épouse de l'ex-ministre de l'Intérieur avec son compagnon de l'époque. Ce geste est certes condamnable, mais il est dans la tradition du grand magazine parisien. La raison du limogeage doit donc être recherchée ailleurs.
''Paris Match'', on le sait, appartient au groupe d'Arnaud Lagardère, un ami - et obligé - de M. Sarkozy. L'homme d'affaires, qui possède aussi ''Le Journal du dimanche'' et le magazine ''Elle'', doit au responsable politique le règlement, en 2004, du conflit d'héritage qui l'opposait à sa belle-mère Betty, lorsque ce dernier, en tant que ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, avait la haute main sur l'administration fiscale (''Le Monde diplomatique'', septembre 2006).
Autre épisode: le 18 mars, lassé d'attendre qu'une loge se libère pour se faire maquiller avant l'émission «France Europe Express», M. Sarkozy s'est énervé contre les dirigeants de la chaîne publique ''France 3''... D'après ''Le Canard enchaîné'', qui a rapporté l'incident dans son édition du 21 mars, «le candidat UMP fait un signe en direction de son conseiller en communication Franck Louvrier et des policiers. ''Franck, on s'en va !'' Et il fait mine de rebrousser chemin. Les deux journalistes préviennent Christine Ockrent sur le plateau. ''Il faut que tu viennes, Sarkozy est en train de partir.'' Ockrent: ''Mais non, il fait sa diva.''»
Trop, c'est trop ! Enervé, M. Sarkozy profère des menaces à l'encontre de la direction de ''France 3''. «Personne n'est là pour m'accueillir. Toute cette direction, il faut la virer. Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder».
Finalement, écrit l'hebdomadaire satirique, «Ockrent [...] emmène l'excité se faire poudrer dans un local de France 2» où il mange «les petits-fours destinés à Marie-George Buffet, attendue pour une autre émission». M. Sarkozy se calme un peu. Mais le mal est déjà fait. Ainsi, le syndicat CGT de ''France 3'' ne tarde pas à monter au créneau pour demander si le candidat de l'UMP «se croit revenu aux temps peu glorieux de l'ORTF où un simple coup de fil des ministères suffisait à virer des journalistes».
Dans un communiqué publié à cette occasion, la Société des journalistes de ''France 3'' précise, de son côté: «Les Français sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est élu président de la République sera de couper des têtes à ''France 3''. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes. Le ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile (...) Désormais, c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ? La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de ''France 3'' ne peut qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M. Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des chaînes de service public.»

«Des médias qui dépendent des commandes publiques»
Outre les manières autoritaires du candidat UMP et ses menaces à l'encontre des médias qui osent le critiquer - selon une anecdote rapportée aussi par ''Le Canard enchaîné'', M. Sarkozy avait appelé un jour son ami Edouard de Rothschild, propriétaire du quotidien de gauche ''Libération'', pour se plaindre de ce «journal de merde» -, les observateurs soulignent aussi la volonté du chef de l'UMP de contrôler les médias, ainsi que ses affinités trop «électives» - et c'est le cas de le dire - avec certains responsables et stars du paysage médiatique français.
Les exemples de cette proximité ne manquent pas. Ainsi, l'émission de TF1 ''J'ai une question à vous poser'', dont M. Sarkozy fut l'invité le 5 février, a-t-elle suscité de nombreux commentaires. Certains se sont dits «infiniment choqués» - notamment François Bayrou, candidat de l'UDF, dans ''Le Monde'' du 11 février - parce que la production du programme était en partie assurée par Dominique Ambiel, ancien conseiller pour la communication de Jean-Pierre Raffarin, du temps où ce dernier était Premier ministre et qu'il comptait parmi ses collaborateurs et obligés un certain... Sarkozy. De là à penser que le candidat UMP avait eu connaissance des questions qui allaient lui être posées...
''Le Canard Enchaîné'' avait soulevé ce problème dès le 24 janvier, se disant choqué, mais pas surpris. Car, «après tout, le proprio de la chaîne, Martin Bouygues, est déjà un ami de trente ans de Sarko; l'épouse du patron de l'info Robert Namias, Anne Barrère, est la conseillère de Bernadette Chirac; quant au fiston du patron de ''LCI'' [filiale de ''TF1'', NDLR] Jean-Claude Dassier, le jeune Arnaud, il est le conseiller Internet de l'UMP.» De là à douter de l'impartialité de ''TF1''...
Réponse embarrassée de Robert Namias, directeur de l'information de la chaîne privée, dans un entretien sur ''RMC'', le 19 février: «Les amitiés du principal actionnaire de ''TF1'' avec Nicolas Sarkozy, que je respecte, ne me regardent pas. Elles ne jouent en rien sur l'information». Quant à M. Ambiel, il serait, selon lui, «l'un des grands producteurs français, il a été conseiller de M. Raffarin pendant deux ans, [mais] ça ne m'intéresse pas. Il a surtout un savoir-faire et un métier.»
Ces assurances ont peut-être rassuré certains Français, mais pas Nicolas Dupont-Aignan, qui s'est insurgé, dans une interview à l'émission ''Matinale'' de ''Canal +'', le 26 février: «J'accuse ''TF1'' d'être aux ordres de certains candidats (...), d'un candidat, Nicolas Sarkozy. On ne peut pas continuer dans notre pays d'avoir des groupes de médias qui dépendent de commandes publiques. Bayrou l'a dit et bien je le dis pareil parce que j'en subis les conséquences. Il y a une presse libre, il y a des médias libres et il y en a d'autres qui ne sont pas si libres que ça ou du moins, qui aiment plaire, complaire. Ça n'est pas acceptable en démocratie».
L'ex-candidat de Demain la République a en outre affirmé être interdit de ''TF1'', du ''Figaro'' et d'''Europe 1'', propriétés respectives des groupes Bouygues, Dassault et Lagardère, qui ont tous des «amis» de... M. Sarkozy.
Autres affinités «électives» du candidat de l'UMP évoquées par ''Le Canard enchaîné'': Michel Boyon, nommé - très opportunément ? - le 24 janvier à la présidence du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), et qui doit veiller au pluralisme dans la campagne, est, comme M. Ambiel, un ancien du cabinet Raffarin. Il en était le directeur comme il fut «directeur de cabinet de François Léotard au ministère de la Culture et de la Communication, où il fut l'un des principaux concepteurs de la loi Léotard qui aboutit à la privatisation de... ''TF1''.»
Dans son édition du 4 avril, ''Le Canard enchaîné'' raconte, par ailleurs, que le candidat de l'UMP aurait accueilli à un petit déjeuner, aux Baux-de-Provence, le 27 mars, une vingtaine de journalistes suivant sa campagne. «Avec des amis comme vous, je suis bien, ça fait plaisir d'être avec vous. Si vous avez des questions à poser, posez vos questions, espèces de charognards», raconte le journal satirique, qui ajoute: «Choqués, les journalistes considèrent, pour la plupart, que le candidat UMP, nerveux et irascible ces derniers temps, a de nouveau ''pété les plombs''. Faut-il pour autant rapporter l'anecdote ? Non, décident-ils à l'unanimité. Pour continuer à avoir des ''off '' avec le favori des sondages et surtout pour ne pas se le mettre à dos.»

Prendre un journaliste par les épaules
Invitée d'un forum du ''Nouvel Observateur'', le 21 février, Arlette Chabot, directrice de l'information de la chaîne publique ''France 2'' s'est vu poser la question suivante: «Faire la bise - comme cela vous est arrivé avec Sarkozy - à un candidat à la présidence à la fin d'une émission, pensez-vous que c'est une preuve d'indépendance ou ... de proximité ?».
Réponse de la papesse de l'information télévisée: «Ce n'était pas à Nicolas Sarkozy mais à Jean-François Copé [ministre du Budget et membre de l'équipe de campagne du premier, NDLR]. A la fin d'une émission un peu compliquée qui avait failli mal se terminer. C'était un geste de soutien qui évidemment a été mal interprété. Par ailleurs, malheureusement pour moi je fais ce métier depuis longtemps. Je connais des politiques depuis longtemps. Nous avons commencé chacun de notre côté à la même époque. Malheureusement pour moi, je suis une femme donc on embrasse plus facilement une femme qu'un homme. Ce qui compte, ce n'est pas ''la bise'' mais les questions que l'on pose. C'est là dessus que je souhaite être jugée et non sur les apparences.»
A propos, justement, des questions que l'on pose (ou que l'on ne pose pas), ''Le Canard enchaîné'' du 14 mars a cru devoir féliciter la journaliste en ces termes: «Belle performance d'Arlette Chabot, le 8 mars sur ''France 2''. Dans ''A vous de juger'' (...), la patronne de la rédaction a réussi l'exploit de recevoir Sarkozy pendant deux heures et quinze minutes sans trouver le moyen de l'interroger sur l'achat de son appartement de Neuilly. Chapeau!».
Faut-il s'étonner dès lors, qu'à l'issue de l'émission, M. Sarkozy ait cru devoir remercier chaleureusement l'animatrice de l'émission en ces termes: «Merci, Arlette Chabot de faire des émissions comme ça». Il était visiblement très satisfait et a tenu à le faire savoir... Au grand dam de la grande dame...
Mme Chabot n'a pas été la seule journaliste à faire preuve de complaisance à l'égard du candidat de l'UMP en évitant de l'interroger sur son duplex acquis à un prix «ami». A en croire le même ''Canard enchaîné'', Laurence Ferrari a commis le même «oubli», dans son émission politique ''Dimanche Plus'', le 11 mars, sur ''Canal Plus'', et dont l'invité vedette était également Sarkozy. Dans ''Libération'' du 16 mars, Daniel Schneidermann cite le cas d'autres journalistes qui ont interviewé M. Sarkozy, durant la même semaine, sans l'interroger sur cette affaire: Patrick Poivre d'Arvor (''TF1''), Michel Denisot (''Canal+'') et Nicolas Demorand (''France Inter'').
L'émission ''Arrêt sur images'', sur ''France 5'', du 11 février, présente un autre aspect de la connivence entre M. Sarkozy et les représentants de la presse à travers une interview de Philippe Ridet et Jean-François Achilli qui «couvrent» la campagne de Sarkozy pour ''Le Monde'' et ''France Inter''. Extraits:
- Philippe Ridet: «Je vais pas vous révéler un secret, mais il lui arrive à Sarkozy de vous prendre par les épaules et de dire: ''Ah, ce que c'est que la complicité des journalistes avec les politiques'', par exemple. De façon à ce que les autres le voient. Mais... Voilà, ça l'amuse. C'est une sorte de joke comme ça, qu'il a en permanence avec certains d'entre nous...»
- Daniel Schneidermann: «C'est gênant pour un journaliste ?».
- Philippe Ridet: «Non, non, non...»
- Daniel Schneidermann: «D'être pris par les épaules, comme ça ?»
- Philippe Ridet: «Non...»
- Daniel Schneidermann: «Non ? Ça vous est arrivé ?»
- Philippe Ridet: «Oui, oui, mais... ça me gêne pas.»
- Daniel Schneidermann: «Et, vous, vous le tutoyez ?»
- Philippe Ridet: «Oui, parce que j'ai pas considéré que... Enfin... C'est-à-dire que je me disais que répondre ''vous'' à quelqu'un qui me disait ''tu'', je trouvais qu'il y avait quelque chose d'un peu impoli ou d'agressif, et comme j'étais pas particulièrement gêné par ça... Alors, il est arrivé que je trouve que ce soit gênant, puis d'autres fois où je me dis que ce n'est pas gênant. Enfin... En fait, c'est un travail d'ajustement permanent, quoi. C'est ça qui est agréable, en fait.»
Autre extrait de la même émission :
- Jean-François Achilli : «Je crois que, globalement... Parce que, oui, c'est vrai, effectivement il est très sympathique, hein. Il est très avenant, il a un côté réactif, malin... Mais, je crois que cette relation qui ressemblerait à une fausse camaraderie n'empêche pas le traitement journalistique» (extraits repris à partir du site www.acrimed.org
Bien entendu, on ne peut pas reprocher à tous ces confrères une complaisance à l'égard du candidat de l'UMP, mais tant de proximité - et de sympathie partagée - avec un homme qui sollicite la magistrature suprême a de quoi susciter des interrogations quant à l'indépendance ou à la neutralité de ceux qui font aujourd'hui l'opinion en France.


La galaxie Sarko
Le réseau médiatique de Sarkozy comprend Arnaud Lagardère (''Europe 1'', ''Paris Match'', ''Le Journal du dimanche'', ''Elle''...), Martin Bouygues (grand actionnaire de ''TF1''), Bernard Arnault (''La Tribune'', ''Investir'', ''Radio Classique''...), Serge Dassault (''Le Figaro'', ''Valeurs actuelles'...'), François Pinault (''Le Point''...), Gérald de Roquemaurel (Hachette Filipacchi Médias), Nicolas de Tavernost (''M6''), Arnaud de Puyfontaine (Mondadori France, troisième éditeur de magazines dans l'Hexagone), les publicistes Thierry Saussez (Image et stratégie), Philippe Gaumont (FCB), Jean-Michel Goudard (Euro RSCG), les grands annonceurs Philippe Charriez (Procter & Gamble), Lindsay Owen-Jones (L'Oréal), sans oublier Jean-Claude Decaux, leader mondial de l'affichage urbain. La plupart de ces hommes d'affaires sont des clients du cabinet d'avocats Claude-Sarkozy et habitent Neuilly, banlieue résidentielle dont le candidat UMP est maire depuis 1983.
Sarkozy compte aussi parmi ses amis certaines grosses pointures du paysage médiatique français comme Jean-Pierre Elkabbach (patron d'''Europe 1''), qui a avoué un jour l'avoir consulté pour recruter un journaliste en charge de couvrir l'UMP, Michel Drucker (célèbre animateur de ''France 2''), Alain Minc et Jean-Marie Colombani (patrons du ''Monde''), Claire Chazal (présentatrice du JT de 20h sur ''TF1), Denis Jeambar (''L'Express'') et autres Franz-Olivier Giesbert (''Le Point''), entre autres...
Pour les moyennes pointures, on l'imagine, la liste est encore plus longue.


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