Le 7 mars 2010 lors de la cérémonie des Oscars, son cœur a dû battre la chamade sans qu'elle soupçonne le moins du monde, que la consécration serait à ce point au rendez-vous. Et que le film de Kathlyn Bigelow : « Démineurs », qui a coûté une bagatelle (11 millions de dollars) face à son concurrent affiché « Avatar » (300 millions), remporterait finalement le gros lot, avec sept oscars et pas des moindres ! Sauf qu'on ignorait jusque-là, intra-muros, qu'une tunisienne était aux commandes de cette aventure trépidante et à rebondissements, et que cette victoire retentissante était aussi la sienne. Mais par quel miracle Karima Ladjimi, la tunisienne, a-t-elle atterri dans cette planète, réputée quasi impossible d'accès, qui plus est pour quelqu'un qui lui serait étranger ? Il semble cette fois-ci, que de Tunis à Los Angeles, la piste aux étoiles s'est permis quelques incartades. Aux dernières nouvelles, ça valait le coup… Car lorsqu'on a du cœur au ventre et de la suite dans les idées, le miracle, un jour ou l'autre, finit par advenir. Mais est-ce bien un miracle ? Au regard de son itinéraire de nomade qui sait se fixer des longueurs d'avance, et s'accrocher aux aspérités, quand d'autres auraient pris leurs jambes à leur coup pour déserter, le résultat au bout du compte ne se fait pas attendre. Et aujourd'hui, elle peut être fière. Et pavoiser. On le serait à moins ! Née à Copenhague (Danemark) d'un père tunisien et d'une mère danoise, Karima Ladjimi a bourlingué pas mal, entre la Tunisie et les Etats Unis, a usé de la débrouille, changé de cap et de métier, approfondi ses études et affûté ses armes, jamais loin de tout ce qui touche au cinéma. Travaillant aussi bien au Maroc qu'à Los Angeles, au Koweit ou en Jordanie, et même à Tunis en créant sa propre société de production, jusqu'à ce que les chemins du Seigneur, qui sont impénétrables, ne la catapultent du jour au lendemain, ayant pris le train en marche, en tant que directrice de la production, sur un film à petit budget « Les démineurs ». On connaît la suite ; et si c'est permis, on applaudit à tout rompre. Chapeau !