La plaignante s'est présentée au poste de police accompagnée d'un témoin oculaire de la scène. Alors qu'elle pressait le pas pour rentrer chez elle, elle se fait aborder par un individu qui a essayé de lui prendre son sac à main. Devant sa résistance il a utilisé un tesson de bouteille qu'il avait sur lui pour la blesser au niveau du cou en lui assénant coup de poing en plein visage. Puis il lui a pris son sac à main. Il s'est permis également d'introduire sa main dans la poche du pantalon de sa victime pour lui subtiliser la somme de 40 Dinars. Au moment où il allait partir, un passant, originaire du même quartier lui a conseillé de lui rendre son sac car il s'agit, lui a-t-il dit, d'une fille du quartier. La réponse de l'agresseur fut de lui asséner un coup avec le tesson de bouteille qui lui a causé une cicatrice au niveau de la joue. La demoiselle a donc déposé une plainte contre l'individu qu'elle a reconnu puisque du même quartier. Arrêté, ce dernier a donné une toute autre version des faits. Il a prétendu avoir découvert que la fille ainsi que le témoin, s'étaient isolés dans un coin du petit jardin public. En les abordant, l'accompagnateur de la fille a tenté de l'agresser avec le tesson de bouteille qu'il a réussi à lui enlever. Il a échangé avec lui des coups de poings et c'est au moment de tomber qu'il a été blessé avec le tesson de bouteille. Cette version n'était pas pour convaincre le juge d'instruction. L'inculpé a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son forfait. Il a réitéré ses déclarations, faites lors de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Son avocat a essayé de relativiser les faits en déclarant que la responsabilité était partagée entre son client et le soi-disant témoin. C'est assez surprenant que la fille puisse se trouver à une heure tardive dans une ruelle sombre à proximité d'un jardin public. Le hasard a fait également que le témoin soit présent également à la même heure, fit-il remarquer. Il affirma que la déclaration de l'inculpé pourrait être considérée comme plausible. Il a demandé la requalification de l'infraction les faits ne représentant qu'un échange de coups et blessures. Après les délibérations l'accusé a été condamné à une peine de dix ans (10) de prison ferme