Deux soldats britanniques tués Le Temps-Agences - Cahotés, tendus, 151 marines américains sommeillent dans le vacarme assourdissant de l'avion qui les mène du Kirghizstan en Afghanistan: un axe logistique vital dont la coalition aux prises avec les talibans a bien failli se retrouver privée. Ces soldats vont rejoindre la région de Kandahar (sud-est de l'Afghanistan), ravagée par les combats avec la rébellion talibane. Mais la ligne sert également au transport de matériel lourd ou médical. Le tout provient de la base américaine de transit de Manas, au Kirghizstan, près de la capitale Bichkek. Des dizaines de milliers d'hommes sont déployés en Afghanistan dans le cadre de l'intensification de l'effort de guerre décidée par le président américain Barack Obama après huit ans de conflit. Et cette ligne de ravitaillement, qui traverse du nord au sud le ciel d'Asie centrale, a joué un rôle de premier plan dans ce processus, souligne le commandant Ricardo M. Bodden, chargé des relations publiques à la base de Manas. Manas a été créée fin 2001 lors du déclenchement de la guerre en Afghanistan, suite aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Mais s'assurer de sa pérennité n'a pas été une mince affaire: ce n'est qu'au terme d'un long marchandage, début 2009, que le président kirghiz Kourmanbek Bakiev a finalement renoncé à fermer la base, en échange d'un triplement du loyer payé par Washington. Le tout sur fond de pressions présumées de la Russie pour rétablir son influence dans une région jadis assujettie à Moscou (le Kirghizstan fut une république soviétique jusqu'en 1991). Environ 35.000 soldats transitent actuellement entre Manas et l'Afghanistan chaque mois, soit presque un tiers de plus qu'il y a six mois. La base joue aussi un grand rôle pour le ravitaillement en vol des avions militaires. Le corridor, quoique long de 1.500 kilomètres, présente l'avantage d'être beaucoup plus sûr que la route passant par le défilé de Khyber, depuis le Pakistan. Les avions chargés du transit transportent aussi des autos blindées tout-terrain OshKosh, dont chacune pèse la bagatelle de 11 tonnes et destinées à protéger les militaires des attaques à l'engin explosif artisanal, un des principaux dangers pour les troupes étrangères. Et puis il y a le sang: "Je dirais que l'une des choses les plus importantes que je vois arriver ici chaque soir, c'est le sang humain. Plein de sang humain. Je transporte sans doute de 200 à 300 livres (91 à 136 kilos) de sang chaque nuit", souligne le sergent James Lee, après l'atterrissage de l'avion sur le tarmac de Kandahar. La base de Manas a beau être stratégique, nombre de soldats américains s'avouent mal informés sur sa localisation. Même chose pour le Kirghizstan, que peu identifient correctement comme un pays souverain. ------------------------ Deux soldats britanniques tués Le Temps-Agences - Deux soldats britanniques ont été tués mardi par l'explosion d'une bombe artisanale survenue dans le district de Musa Qalah, dans le sud de l'Afghanistan, a annoncé hier le ministère britannique de la Défense (MoD). La force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) avait auparavant annoncé la mort de deux soldats étrangers, sans rendre public leur nationalité, conformément à ses pratiques. Ces décès portent à 125 le nombre de militaires étrangers décédés en Afghanistan depuis le début de l'année. Ces deux soldats du régiment Royal Anglian ont été tués par l'explosion d'un engin artisanal à environ 20 kilomètres au nord du district de Musa Qalah, dans la province de Helmand, a indiqué le MoD dans un communiqué. Ils prenaient part à une opération destinée à empêcher des insurgés de s'immiscer dans cette zone, à l'écart de laquelle ils étaient jusqu'à présent restés, a souligné le ministère. Ces décès portent à 30 le nombre de soldats britanniques tués en Afghanistan depuis le début de l'année, et à 275 le bilan des morts britanniques depuis le début des opérations en 2001.