* La fin du clientélisme ? Les élections des comités des Chambres de commerce et d'industrie (CCI), en Tunisie, qui se sont déroulées, dimanche 15 avril 2007, ont enregistré un taux de participation sans précédent, confirmant la volonté croissante des professionnels et des opérateurs économiques de se prendre en charge à l'heure de la libéralisation et du désengagement quasi-total de l'Etat des secteurs de production. Au ministère du commerce et de l'artisanat qui est l'autorité de tutelle des CCI, les responsables se disent contents et pleinement satisfaits de ce résultat et de la tendance qu'il exprime.
Lors d'un point de presse tenu, ce mardi 17 avril 2007, au siège du ministère, à Tunis, le Directeur Général du commerce intérieur, Mohamed Laouini, a indiqué que la participation aux élections des comités des CCI, ce dimanche 15 avril 2007, a atteint le taux record de 57,22%, contre des taux de participation ne dépassant pas les 10 et 15% dans les élections précédentes dont les dernières avaient eu lieu, il y neuf ans. Or, selon le règlement, le renouvellement des comités de ces structures doit intervenir tous les cinq ans. Ce retard est motivé par les réformes successives qui ont été introduites au sein de l'organisation et aux attributions de ces chambres dont la dernière en date est la loi de novembre 2006 portant fixation et consolidation du domaine des compétences des CCI, outre la décision de les généraliser à tous les gouvernorats, en 2011, dans la perspective de leur confier la gestion du registre du commerce, à la place du ministère de la justice. Ainsi donc, cette consultation intervient alors que toutes les conditions sont réunies pour que ces Chambres soient réellement des espaces et des structures permettant aux opérateurs économiques tunisiens de se charger intégralement de leurs destinées, comme leurs homologues dans les pays européens et développés, en général.
Adhésion significative Ce nouveau rôle central dévolu aux CCI en matière économique, ajouté à un effort continu de sensibilisation, d'information et d'encadrement, explique, donc, cette adhésion sans précédent à ces élections de dimanche 15 avril, car le taux de participation a atteint 80% et davantage dans certains gouvernorats, alors qu'il a été de près de 70% dans huit gouvernorats. La plus faible participation a été enregistrée à Sfax, avec un taux de participation atteignant 21, 04%. Au total, le nombre des électeurs inscrits s'est monté à 181 mille électeurs alors que le nombre des votants a atteint 103 mille et 563, ce qui donne un taux de participation général de 57,22%. Le nombre des sièges à pourvoir s'élevait à 280, à raison de 30 membres pour chacune des 8 chambres que compte, actuellement, le pays .En effet, il existe des chambres qui couvrent plusieurs gouvernorats à la fois et d'autres couvrant un seul gouvernorat. Ainsi, la chambre de commerce et d'industrie du Sud Ouest, établie à Gafsa, couvre les gouvernorats de Gafsa, Sidi Bou Zid, Tozeur et Kasserine, tandis qu'il existe une seule chambre pour le gouvernorat de Sfax. 343 candidats se sont présentés à ces élections. Chaque comité élu doit désigner, dans un délai de 15 jours, parmi ses membres élus, le bureau de la Chambre qui comprend, notamment, le président et les deux vices -présidents.
Représentativité des CCI Dans ce contexte, Mr Mohamed Laouini a mis l'accent sur la neutralité totale observée par l'administration au cours de ces élections et son souci de veiller à l'application stricte de la loi afin d'assurer le déroulement de la consultation dans la transparence totale, ce qui a pu être réalisé, comme l'atteste l'absence de toute contestation de quelque nature ou de quelque origine que ce soit, a-t-il dit. Mais, le règlement exige que les comités des CCI comprennent, obligatoirement, des membres représentant les régions (2 par gouvernorat) et des membres représentant les cinq secteurs économiques concernés, soit le commerce, l'industrie, les services, l'artisanat et les métiers (2 par secteurs pour chaque gouvernorat). Il arrive, comme dans ces élections de dimanche, que certains secteurs ne sont pas représentés parmi les candidats élus. Alors, un membre appartenant au secteur est nommé pour pourvoir à la vacance du siège, parmi le corps électoral, ou électeurs. Ainsi, dans la chambre de commerce et d'industrie du Sud Ouest, le secteur de l'industrie dans le gouvernorat de Tozeur n'est pas représenté, ce qui exigera la nomination d'un représentant du secteur de l'industrie, au nom de ce gouvernorat. Quelques rares cas similaires ont été enregistrés dans la CCI de Tunis qui couvre tout le Grand Tunis, et celle du Centre, établie à Sousse, qui couvre les gouvernorats de Sousse, Kairouan, Monastir et Mahdia.