Au Club Africain, on a fait preuve de dilettantisme. La semaine, précédent le match de Sousse face à l'Etoile, en est la parfaite illustration sinon comment expliquer les déclarations tapageuses du président clubiste et de son employeur sur les colonnes des journaux et à la télé ? On aurait dit un règlement de compte entre l'employeur et l'employé. Trop de choses à redire sur ce qui s'est passé mais une évidence saute aux yeux, et c'est du moins notre intime conviction, le bureau directeur du Club Africain n'a pas l'intention de reconduire Bertrand Marchand dans ses fonctions. Le technicien français qui a ses défauts (qui n'en a pas), a fait du beau travail depuis son arrivée au Parc Mounir Kbaïli et il serait inutile d'énumérer les bonnes actions. Certains lui reprochent l'élimination en Coupe arabe et en Coupe de Tunisie. Ces mêmes personnes devraient savoir que sur un match tout est possible et que sur le long terme, le Club Africain a tenu bon jusqu'à la 21ème journée. Il est toujours leader et il pourrait le redevenir dimanche prochain au bout d'une journée qui s'annonce favorable puisqu'il accueille le CAB à El Menzah, alors que l'Etoile se déplacera à Gafsa... Le Club Africain a fait la course en tête avec un effectif réduit puisque même certains titulaires n'ont pas convaincu. Bouguerra n'a marqué que cinq buts en 21 journées. Bidhoudhane a été l'auteur de deux passes décisives et c'est très peu par rapport à l'argent déboursé pour le ramener du Maroc. Marchand en est arrivé à jouer avec Hicheri en milieu de terrain et il doit avoir ses raisons parce qu'il connaît bien son groupe. Il a même dû se passer des services de Amri et Souissi en début de saison pour blessure, sans compter Maher Ameur qui n'a plus retrouvé son meilleur niveau, (là c'est peut-être la faute à Marchand). Zaâlani qui vient de purger une suspension de six matches ne rejouera plus avant cinq mois après s'être blessé aux ligaments croisés. Les contre-temps n'ont pas manqué et le Club Africain a toujours su tirer son épingle du jeu. Il est toujours leader à cinq journées de la fin. Que peut-on demander de plus à une équipe qui n 'a plus joué les premiers rôles depuis quelques temps déjà et qui n'a plus occupé la première place au classement général depuis une décennie ? Sinon, qu'est-ce qui pourrait empêcher un président de renouveler le contrat de son entraîneur à un mois de la fin de la compétition d'autant plus qu'il a plus d'une fois loué les mérites de son entraîneur et vanté ses qualités, à moins qu'il n'ait pas eu les coudées franches... Mancini est à la tête de l'Inter depuis trois ans et il a remporté le titre de champion d'Italie sur le tapis seulement. Ceci n'a pas pour autant empêché le président intériste de faire confiance à son entraîneur malgré un effectif des plus riches.. Enfin, et au-delà de l'issue finale de ce championnat, nous sommes certains qu'aucun autre entraîneur n'aurait pu faire mieux surtout quand on sait qu'à la disposition de Marchand il y avait pratiquement un seul bon joueur par poste et c'est très peu pour jouer les premiers rôles jusqu'au bout... Et pourtant, le Club Africain est entrain de le faire. Ce qui se passe dans les coulisses du Club Africain, nous dépasse mais une chose est sûre, ce n'est pas de cette façon que l'on va rendre service au club. Vraisemblablement, on cherche à rendre service à des particuliers au détriment de l'association... Enfin, on ne manquera pas de rappeler à Marchand qu'il est à Tunis pour entraîner le Club Africain, qu'il a des comptes à rendre à son président, et à personne d'autre. Est-ce trop demander par ailleurs, à deux personnes responsables et adultes de se mettre à table et de discuter calmement ? Il reste encore cinq journées à jouer et les Clubistes ne veulent pas voir leur entraîneur acculé dans les cordes et leur président jeter l'éponge, tout simplement parce qu'ils n'arrivaient pas à s'entendre.