C'est aujourd'hui, jeudi 8 avril qu'aura lieu le vernissage au Palais Kheireddine de la 6ème Biennale des Arts, organisée par la Municipalité de la ville de Tunis avec le concours de l'Association d'Echanges Culturels en Méditerranée, (ECUME). Un événement très attendu et porteur d'espoir qui permet aux artistes du pourtour méditerranéen de se rencontrer. Le programme de cette manifestation internationale a été dévoilé avant-hier lors d'une conférence de presse tenue par Mme Fatma Ben Becheur, présidente d'ECUME, en présence de Marianne Catzaras, commissaire de l'exposition, Souad Mahbouli, directrice du Palais Kheireddine, Najet Fakhfakh, directrice de l'action culturelle de la ville de Tunis, Alya Hamza, chargée de communication et de M. Daniel Belli, Secrétaire général d'ECUME, (Marseille). Selon Mme Ben Becheur, le thème de cette Biennale s'éloigne, pour la première fois depuis douze ans, des éléments naturels comme l'eau, l'air, la terre, le feu, la lumière… qui ont réuni à Tunis, des artistes de divers horizons. La nouvelle édition qui regroupe de jeunes créateurs, ( une quarantaine), toutes disciplines confondues, (peinture, sculpture, dessin, photo, installation vidéo et performance), a choisi une Thématique inédite, celle de la transmission de l'image. En effet, l'image est-elle perçue de la même façon en Orient et en Occident ? Est-elle la reproduction de ce qui existe déjà ? Est-ce une copie de la réalité ? Pour certains, l'art est le seul lieu qui accueille sans aucune dualité, image et mirage, pour d'autres, l'image nous trompe mais pour mieux nous faire voyager et rêver, car créer des images, c'est offrir des mirages perpétuellement renouvelés… Pour sonder cette thématique, le plasticien doit relever un double défi. Evoquer l'image, le contraint à se soumettre face à son œuvre qui devient de ce fait, une image de l'image, ouvrant ainsi une perspective d'ambivalence ; jeu d'optique subtil et audacieux… Autour d'images et de mirages, nous serons transportés d'une ville à l'autre, à travers l'imaginaire, la vision et le talent de chacun de ces artistes invités à prendre part à l'événement. De Tunis, il y a Aicha Ben Mustapha, Alia Kateb, Rafik El Kamel, Mona Jemal, Hamid Bouali, Dalel Tangour, Rafika Dhrif, Mourad Habli, Feryel Lakhdhar… pour ne citer que ceux-ci. Nous serons aussi confrontés aux expériences de jeunes provenant d'Istanbul, Nicosie, Athènes, Tripoli, Alger, Ramallah, Lisbonne, Alexandrie, Le Caire, Beyrouth, la valette, Marseille, Damas, Rome et Cologne…Ceux qui n'ont pu venir à Tunis pour diverses raisons seront représentés par leurs œuvres. Par ailleurs, selon Marianne Catzaras, il est vrai qu'une Biennale c'est une rencontre d'artistes, mais c'est aussi (et pour la première fois en Tunisie) un défi. Celui d'inviter des acteurs culturels et les confronter au marché de l'art. Le choix a-t-elle précisé, s'est porté cette fois, sur Naceur Jeljeli, collectionneur de renom, qui depuis 30 ans, a acquis les œuvres d'une pléiade d'artistes, des Orientalistes aux générations actuelles, en passant par l'Ecole de Tunis. Fondateur de Simpact et amoureux des arts, Jeljeli, a rassemblé au fil du temps une impressionnante palette d'œuvres. Collectionneur et mécène, il nous donne à voir grâce à la Biennale, quelques perles de sa collection.