Peut-on encore parler de processus de paix palestino-israélien au moment où le gouvernement de Benjamin Netanyahu mure toutes les voies de dialogue et sape toutes les tentatives de relance des négociations ? En fait que reste-t-il à négocier alors que la colonisation et l'expropriation des terres s'intensifient, la judaïsation d'Al Qods bat son plein, les prisonniers palestiniens continuent de croupir dans les géôles israéliennes et les exactions s'accélèrent à un rythme infernal. Dernier en date, le décret militaire qui permet aux autorités israéliennes d'expulser de la Cisjordanie occupée y compris de la ville sainte d'Al Qods, des dizaines de milliers de Palestiniens. Décriée par les Palestiniens et les organisations internationales de défense des droits de l'Homme comme une " épuration ethnique ", elle est assimilée par la Ligue arabe à un " crime de guerre ". Si pour certains observateurs, cette réglementation vise les Palestiniens dont les papiers d'identité mentionnent Gaza ou en sont originaires, elle menace également d'autres catégories de Palestiniens. L'essentiel est qu'elle constitue une violation flagrante du droit humanitaire et international et une entrave à la libre circulation. Le plus grave, c'est qu'elle tend à vider à long terme la terre palestinienne de sa population et créer la suprématie territoriale et démographique israélienne, un impératif sur lequel Israël a basé son existence au Proche-Orient. Les Palestiniens se résigneront-ils à accepter ce fait accompli ? Peu probable. Les germes d'une nouvelle Intifadha sont perceptibles dans les territoires occupés d'autant plus que les Palestiniens ne se sentent plus abandonnés à leur propre sort. La dernière réunion du Conseil de la Ligue arabe augure d'un réveil arabe et d'une action énergique pour contrecarrer les sombres desseins israéliens. La conjoncture semble favorable par ces temps où Israël paraît de plus en plus isolé sur la scène internationale.