Depuis qu'elle a lancé sa "diplomatie agressive" au Proche Orient, Mme Hillary Clinton, n'a pas fait avancer le processus de paix palestino-israélien d'un iota. Dans l'euphorie de l'élection de Barack Obama et le changement d'administration à Washington, Mme Clinton, fraîchement débarquée au Département d'Etat affirmait que la solution de deux Etats est "inévitable" et que l'avènement d'un Etat palestinien est "inéluctable". Neuf mois après, le processus de paix est aussi moribond qu'il l'était du temps de Georges W.Bush. Le blocage est total et les deux parties refusent de reprendre les négociations. Déjà, lors de sa première tournée dans la région, la secrétaire d'Etat américaine a pu mesurer l'ampleur de sa tâche et les difficultés qui l'attendent, avouant que "C'est un ensemble de questions très complexe et difficile". Elle promet aussi de presser "sur tous les fronts en faveur de la paix". La suite des événements a démontré que les intentions de bonne volonté ne suffisent pas en l'absence d'une stratégie claire et rigoureuse usant de pressions sur toutes les parties concernées pour faire prévaloir la légalité internationale et le respect du droit. Or qu'a fait Washington depuis ce temps excepté la nomination d'un émissaire spécial pour le Proche-Orient? George Mitchell, en l'occurrence, a passé plus de temps dans les airs, dans d'interminables navettes aussi vaines les unes que les autres, qu'à imposer des solutions susceptibles de relancer le processus de paix. A vrai dire, l'administration américaine a démontré, dès le début, un alignement inquiétant sur les thèses extrémistes israéliennes. Hier encore, Mme Clinton a demandé au président palestinien de reprendre les négociations sur la base d'un accord qui ne prévoit pas un arrêt total des colonies. Sur quoi négocier alors si Israël refuse l'arrêt des implantations, continue d'imposer des restrictions aux Palestiniens et de judaïser Al Qods. Le refus catégorique des Palestiniens d'accepter les propositions de Mme Clinton fait craindre de nouvelles pressions américaines sur l'Autorité palestinienne, déjà empêtrée dans des dissensions interpalestiniennes et dans un conflit avec son rival qui contrôle Gaza, le Hamas. Mais il n'est pas exclu que Washington se désintéresse du problème palestino-israélien pour se concentrer sur des dossiers qui le préoccupent le plus tels que l'Afghanistan, le Pakistan et l'Irak. Il n'est pas non plus exclu qu'il change son fusil d'épaule et d'aborder le dossier syro-israélien tant que des signes de dialogue sont perceptibles. Tant de scénarios qui n'augurent rien de bon pour les Palestiniens, éternels dindons de la farce et qui continuent de subir les affres de l'occupation et de la barbarie israéliennes.