M. Franco Frattini a été nommé ministre des Affaires Etrangères en 2002 jusqu'à sa nomination en tant que Commissaire européen, chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité et Vice- Président de la Commission Européenne en 2004. Après les élections générales italiennes d'avril 2008, il reprend le portefeuille de ministre des Affaires Etrangères dans le Gouvernement de M. Berlusconi. M. Franco Frattini était parmi nous pour participer à la 8ème Rencontre des ministres des Affaires Etrangères du dialogue 5+5. L'Institut culturel italien dirigé par M. Luigi Merolla, lui a réservé, jeudi soir, juste avant son départ pour Rome, un accueil des plus chaleureux … Nous avons profité de sa présence à Tunis pour obtenir une déclaration exclusive portant sur la coopération culturelle qui existe entre nos deux pays. Le Temps : Pourquoi avez-vous choisi la Tunisie pour nommer M. Luigi Merolla qui est comme on dit en Italie « chiara fama » (une personnalité très connue) directeur chargé de la coordination des Affaires Culturelles pour la région du Maghreb ? Franco Frattini : Tout d'abord, pour une question de confiance totale en une personne qui possède compétence et notoriété pour occuper un tel poste. Aussi, Luigi Merolla est un ami de longue date qui a toute mon estime. L'Italie a d'excellentes relations avec votre pays. Nous considérons que la Tunisie peut jouer le rôle de centre culturel pour la région du Maghreb et devenir ainsi la plaque tournante sur le plan culturel des pays de l'Afrique du nord, y compris l'Egypte. La coopération culturelle qui lie nos deux pays me semble d'un très haut niveau et nous allons continuer à la promouvoir. Toutes ces raisons fondent mon choix. Selon vous, la coopération culturelle, tuniso-italienne est au beau fixe ! Justement, au beau fixe ! Mais elle va se développer et prendre de nouvelles initiatives que Luigi Merolla ne va pas tarder à inventer. C'est pour la première fois que vous honorez de votre présence le siège de la Section culturelle de l'Ambassde d'Italie à Tunis qui supervise les cours de langue italienne fréquentés en majorité par des étudiants tunisiens. Y a t-il une possibilité d'augmenter l'octroi des bourses d'études en Italie ? A mon avis, il faudrait le faire ; seulement, il y a un grand problème de budget qui pourrait ralentir ce processus. Cela ne veut nullement dire qu'on ne doit pas agir en faveur de ceux qui désirent apprendre notre langue. Nous allons essayer d'explorer toutes les possibilités pour faciliter l'apprentissage de la langue italienne en offrant de nouvelles opportunités pour mieux faire connaître notre pays. Il y a par ailleurs des pistes qu'il faudra explorer davantage aussi bien en Tunisie qu'en Italie pour assurer le rayonnement de la langue de Dante. Propos recueillis par Sayda BEN ZINEB