Le Temps-Agences- Les vols commençaient hier à reprendre en ordre très dispersé dans le ciel européen, soulageant des milliers de passagers bloqués depuis la semaine dernière par le nuage de cendres échappé d'un volcan islandais, dont l'éventuel regain d'activité faisait débat. La moitié des vols prévus normalement dans la journée ont été dans l'ensemble effectués, une nette amélioration par rapport à la situation des derniers jours, selon l'Organisation européenne de la navigation aérienne (Eurocontrol). L'éruption d'un volcan le 14 avril dans le sud de l'Islande a provoqué un chaos sans précédent et des pertes historiques pour les compagnies aériennes. Plusieurs millions de voyageurs à travers le monde restaient bloqués dans l'attente de la reprise des vols vers l'Europe, dont près de 40.000 en Inde. Au sixième jour de la crise, la situation s'améliorait, mais de manière très inégale selon les pays. Le trafic aérien a repris très progressivement hier matin en Ecosse et dans le nord de l'Angleterre, mais British Airways a annoncé qu'elle annulait tous ses vols court et moyen-courriers, en raison de nouvelles inquiétudes sur l'intensité du nuage de cendres. En revanche, Air China, la deuxième compagnie nationale chinoise, a annoncé la reprise dans la journée de certains de ses vols vers des capitales européennes, Moscou, Stockholm et Rome. En France, les premiers avions ont décollé hier peu avant 06H00 GMT des aéroports parisiens, qui devraient assurer au total 30% des vols nationaux et internationaux habituels, selon le gouvernement. Le trafic aérien a également repris partiellement en Belgique, et la situation se normalisait lentement en Suisse. L'espace aérien du nord de l'Italie a lui aussi lentement rouvert à partir de 06H00 GMT, notamment à partir des aéroports de Malpensa et Linate de Milan. Les autorités de Budapest ont permis pour leur part la réouverture totale de l'espace aérien hongrois à partir de 07H30 GMT après une fermeture partielle dans la nuit. Les aéroports finlandais resteront en revanche fermés jusqu'à 06H00 GMT aujourd'hui, selon les autorités. La Lufthansa prévoyait d'assurer "environ 200 vols", soit moins de 15% de son trafic mondial habituel. Sa concurrente, Air Berlin, a indiqué qu'elle revenait à un "trafic normal sur ses lignes". Néanmoins, la fermeture de l'espace aérien allemand a été prolongée jusqu'à hier 18H00 GMT, tandis que les vols à vue étaient autorisés à titre exceptionnel. Le ministre allemand des Transports Peter Ramsauer a fait valoir que, dans ce dossier, la sécurité primait. Alors que le syndicat allemand des pilotes Cockpit considère que les vols à vue peuvent être dangereux, les résultats d'un vol de scientifiques effectué lundi pour mesurer la concentration des particules de cendres volcaniques dans l'air étaient attendus dans la journée. Les ministres des Transports européens s'étaient mis d'accord lundi soir pour assouplir les restrictions de vol imposées depuis le 15 avril dans une grande partie de l'Europe. --------------------------- Le volcan islandais semble se calmer Le Temps-Agences-Trois cratères du volcan islandais en éruption crachaient des cendres hier matin, mais en volume moins important que les jours précédents, a indiqué la police islandaise. "L'activité volcanique est toujours considérable sur le site et trois cratères apparemment séparés sont toujours en éruption", dit la police dans un communiqué. Mais "le panache qui s'élève au-dessus du volcan est plus petit et plus clair, ce qui signifie qu'il n'y pas beaucoup de cendres dedans", ajoute la police. "Le volcan a été relativement calme cette nuit et l'activité sous le glacier Eyjafjallajokull n'a pas évolué," précise le communiqué. Des gardes-côtes islandais et des experts se sont rendus lundi soir dans la zone du volcan pour étudier l'éruption. "Les cendres qui s'accumulent semblent former une crête sur les bords du volcan", selon la police. De la lave, visible pour la première fois hier depuis le début de l'éruption de l'Eyjafjöll mercredi dernier, a été "projetée à une hauteur comprise entre 1,5 et 3 km", précise la police. Elle ne mentionne pas le nouveau nuage de cendres que les autorités aéronautiques britanniques (Nats) ont dit avoir repéré lundi soir et qui se déplacerait vers les îles britanniques. Et, contrairement aux déclarations des Nats évoquant une intensification de l'éruption, les experts islandais affirmaient hier que l'Eyjafjöll semble se calmer et produire beaucoup moins de cendres. Les premières projections de lave ont fait naître l'espoir que le volcan, qui s'était déjà réveillé une première fois il y a moins d'un mois, allait bientôt cesser de cracher ses cendres et que le nuage qui paralyse le trafic aérien européen allait bientôt se disperser.