* 150 dinars par mois pris en charge par le fonds 21/21 * Implication des associations et réflexion éthique sur le sens de la philanthropie La Conférence nationale annuelle du Centre d'information, de formation, d'études et de documentation sur les associations'' IFEDA'' s'est tenue, hier, au Centre international des technologies de l'environnement de Tunis, sur le nouveau service civil volontaire, institué au profit des associations et des organisations professionnelles, en leur permettant d'employer des diplômés de l'enseignement supérieur pour accomplir divers services d'intérêt public, à titre de volontaires, et ce pour une durée d'un an , non renouvelable, en contrepartie d'une indemnité de 150 dinars par mois, versés à ces volontaires par le Fonds national de l'emploi « 21//21 ». Ouvrant les travaux de la rencontre organisée en collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, M. Abdelahakim Bouraoui, secrétaire général du gouvernement, a mis l'accent sur l'écho favorable que ce programme a eu auprès des associations tunisiennes qui ont exprimé leur adhésion totale à ses objectifs et leur engagement à œuvrer à sa réussite. Ce service civil volontaire doit bénéficier, en effet, à 10 mille diplômés de l'enseignement supérieur, parmi les demandeurs d'emploi, pour la première fois, c'est-à-dire les diplômés qui n'ont pas eu auparavant l'occasion de travailler, en accordant une priorité aux diplômés issus de familles économiquement faibles, aux handicapés et aux diplômés restés longtemps en chômage. Initiation à la vie active Par ailleurs, et comme l'a noté le directeur général du Centre IFEDA, M. Noureddine Mrabet, ce programme doit contribuer à renforcer les ressources humaines des associations tunisiennes, considérées comme étant la pierre angulaire du travail associatif. D'autant qu'il s'agit de compétences possédant de hautes qualifications. Ce système est appelé aussi à impulser le volontariat en Tunisie, en mettant en place un cadre juridique approprié à l'exercice du volontariat. Or, de l'avis des spécialistes du travail volontaire dont Mme Amani Kandil, d'Egypte, directrice du réseau arabe des formations associatives, le volontariat a connu une régression dans les pays arabes, notamment chez les femmes et les jeunes, se déclarant convaincue qu'une telle organisation juridique du volontariat est de nature à le promouvoir. Elle a émis l'espoir que le nouveau modèle tunisien de l'action volontaire incitera les autres pays arabes à en faire autant. Tous les orateurs ont souligné l'enracinement de la philanthropie et du service d'autrui dans la civilisation arabe, insistant toutefois sur la nécessité de savoir motiver et éveiller le sentiment philanthropique et l'esprit de volontariat au service de l'intérêt collectif par des moyens adéquats. Outre l'initiation des intéressés à la vie active, ce nouveau Système de service civil volontaire mis en place en Tunisie a été également salué pour sa contribution certaine au renforcement du sens de la solidarité nationale et humaine chez les volontaires concernés. L'ordre du jour de la Conférence a comporté la présentation de deux communications, l'une sur le cadre juridique du service civil et du volontariat en Tunisie, faite par M. Fayçal Ajina, chef d'un groupe de travail au Centre des études juridiques et judiciaires relevant du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme, et une autre intervention sur ‘'les mécanismes et les perspectives du service civil volontaire en Tunisie'', faite par Mme Fatma Moussa, chargée de mission au cabinet du ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Des documents sur le nouveau système de service civil volontaire ont été également remis aux participants constitués de responsables et de cadres des diverses associations tunisiennes. Extension Cependant, d'après M. Fayçal Ajina, le cadre juridique de ce système tunisien du service civil volontaire en cours d'affinement doit permettre aux associations, aux organisations professionnelles, ainsi qu'aux partis politiques, et à toutes les formations associatives à but non lucratif, sans distinction, d'organiser des actions volontaires sous forme de services d'intérêt collectif, c'est à dire dans un sens plus étendu que celui un peu restrictif du décret de 20 janvier 2010, premier texte tunisien instituant juridiquement le service civil volontaire. Ce programme de service civil volontaire a été mis en place conformément aux instructions données par le Président Zine El Abidine Ben Ali, le 12 novembre 2009 lors de la prestation du serment devant la Chambre des députés, après les dernières élections présidentielles, avec la directive de le mettre en œuvre à partir de décembre 2009, d'où la publication du décret de 20 janvier 2010, et ce en attendant l'adoption d'une loi en cours de préparation sur ce Système. Déjà, conformément aux dispositions de ce décret fixant les modalités de mise en application du programme, de nombreuses associations ont procédé à la conclusion de contrats avec les départements ministériels concernés. Mais, une des conditions fondamentales réclamées dans ce domaine est que les services d'intérêt collectif proposés par les associations pour bénéficier du programme soient sérieux, pertinents et réalisables. Le recrutement passe, en outre, par les bureaux de l'emploi et du travail indépendant. Les volontaires bénéficiaires parmi les diplômés ont, en outre, droit à un accompagnement et à un suivi propres à faciliter leur future insertion professionnelle.