Le Temps-Agences- Le ministre des Affaires étrangères iranien s'est dit optimiste hier de parvenir prochainement à un accord avec la communauté internationale sur l'approvisionnement de l'Iran en combustible nucléaire, au moment où son pays multiplie les visites pour empêcher le vote de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité. De hauts responsables iraniens ont entrepris de courtiser les membres non-permanents du Conseil de sécurité afin de contrecarrer le vote d'une nouvelle résolution visant à prendre des sanctions plus sévères contre l'Iran et son programme nucléaire controversé. Le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a organisé des négociations avec les dirigeants bosniaques lundi soir, après avoir enregistré peu de progrès en Autriche au cours du week-end. La semaine dernière, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a fait une visite en Ouganda, un autre membre non-permanent du Conseil de sécurité. Hier, le chef de la diplomatie iranienne a entamé des négociations avec son homologue brésilien Celso Amorim. "Nous espérons voir la mise en place d'un échange de combustible dans un futur proche", a commenté M. Mottaki, ajoutant que le Brésil, également membre non-permanent, pourrait jouer un plus grand rôle décisionnaire au sein du Conseil. Les Etats-Unis et leurs alliés, qui craignent que l'Iran cherche à développer son programme nucléaire à des fins militaires, font pression sur le Conseil de Sécurité pour qu'il adopte des sanctions plus sévères après le refus de Téhéran de cesser l'enrichissement d'uranium. L'appel aux sanctions a pris plus d'ampleur après le rejet par l'Iran, l'année dernière, d'un plan soutenu par les Nations unies qui lui offrait des barres de combustible nucléaire pour son réacteur nucléaire à visée médicale de Téhéran en échange de son stock d'uranium faiblement enrichi. Cet échange aurait permis de limiter la capacité de l'Iran à fabriquer une bombe nucléaire. Le ministre des Affaires étrangères brésilien a déclaré que l'Iran et l'Occident devaient tous deux faire preuve de davantage de flexibilité afin de trouver une solution pacifique. L'Iran devrait fournir des garanties que son programme nucléaire n'a aucune visée militaire afin de jouir en retour du droit de posséder la technologie nucléaire à visée pacifique, a ajouté Amorim. L'agence de presse officielle iranienne IRNA a également cité Amorim, qui aurait déclaré qu'un éventuel échange entre l'Iran et l'Occident pourrait se tenir au Brésil si l'on demandait à son pays d'accueillir cet échange. "Une telle proposition ne nous a pas été faite pour l'instant", a déclaré Amorim, dont les propos étaient rapportés par l'IRNA. "Si nous la recevons, nous l'examinerons".