Le Temps- Agences- Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique appelle la communauté internationale à exercer une pression concertée sur l'Iran, qui se refuse à coopérer avec les inspecteurs de l'AIEA. L'agence onusienne ne peut exclure que les activités sensibles de Téhéran comportent, comme le soupçonnent les Occidentaux, un volet militaire visant à doter la République de l'arme atomique, explique Yukiya Amano. Son appel - dont on ne peut dire avec certitude s'il est relatif à des pressions diplomatiques, à des sanctions ou aux deux - coïncide avec les discussions entre grandes puissances autour d'un quatrième train de mesures coercitives contre le régime iranien, qui refuse de renoncer à l'enrichissement de l'uranium. "Si l'Iran ne change pas de politique, nous ne pouvons pas faire notre travail efficacement", déclare Amano dans un entretien aux journaux du groupe américain McClatchy Newspapers. "L'AIEA n'a pas pour mission première de modifier la politique des Etats membres. Dans ce domaine, l'influence, la persuasion des pays concernés est nécessaire. Les Nations unies doivent jouer un rôle", ajoute-t-il. Il invoque ainsi une "conjonction d'efforts entre l'AIEA, les Nations unies et les pays concernés". Dans un autre entretien, accordé au Washington Post, le directeur de l'AIEA invite l'Iran à répondre aux informations des services de renseignement occidentaux sur le développement présumé de missiles à têtes nucléaires. "Si les inquiétudes sont levées, ce sera très bien. Sinon, nous devons demander des mesures pour remédier à cette situation", dit-il. Dans les milieux diplomatiques occidentaux, on se félicite de voir Amano prendre une position plus stricte vis-à-vis de l'Iran que son prédécesseur, l'Egyptien Mohamed ElBaradeï. Le diplomate japonais affirme que son approche est fondée sur les faits mais l'Iran l'accuse de porter un regard biaisé. Au Washington Post, il explique que Téhéran n'a toujours pas accordé aux inspecteurs de l'AIEA un accès plus large à son second site de traitement de l'uranium, où les activités d'enrichissement ont été intensifiées en février. "Si cela continue pendant longtemps, nous pourrions avoir un problème (...) à ce jour, le dispositif n'est pas approprié", dit Yukiya Amano dans cette interview accordée en marge de la conférence de New York sur le Traité de non-prolifération.