Après un bon hiver, la profession se tourne déjà vers la saison estivale avec quelques tendances qui se dessinent notamment chez les tour-opérateurs algériens qui laissent entreprendre une note d'espoir malgré une conjoncture difficile. Ce marché a pourtant beaucoup à offrir. C'est un marché en pleine restructuration. Par ailleurs, les mutations profondes qui paraissent s'opérer sur la demande ont fait naître, durant ces cinq dernières années, de nouvelles motivations de la clientèle, ce qui a amené les agences de voyages algériennes à présenter des offres diversifiées tels que la formule club, les vacances pour familles, la thalassothérapie. Les départs de dernière minute sont devenus monnaie courante. Si le mois d'août reste le pic de départs en vacances, les Algériens sont de plus en plus nombreux à se décider juste après les vacances scolaires. La durée moyenne de séjour oscille entre 15 jours et un mois. L'intention de retour en Tunisie représente 70% des touristes. Toutefois, les consommateurs algériens ont toujours été très sensibles à l'aspect prix. C'est pourquoi Il faudra leur offrir des prix préférentiels. Peu de places sont disponibles en été faute de réservation précoce. Une nouveauté : les Algériens commencent à venir même en dehors de la saison estivale. C'est un bon signe. On les voit nombreux lors des congrès et séminaires, durant les vacances d'hiver et le jour de l'an. Il faudra donc mettre en place une stratégie efficace pour renforcer le volume existant et surtout fidéliser ce taux d'attraction sans parler de la nécessité de retenir davantage le touriste algérien. Pour réussir un tel pari, on est appelé à mettre en place une stratégie de commercialisation commune. Ceci n'empêche pas d'être vigilant et d'étudier le comportement des pays riverains qui se tournent vers ce marché. La menace turque ! La Turquie ambitionne de devenir la deuxième destination touristique des Algériens après la Tunisie. Certains professionnels algériens essayent de se positionner sur ce marché à travers des actions concrètes et ciblées et des partenariats avec les opérateurs turcs. Mais ceci ne doit pas nous décourager. Au contraire, c'est un stimulant pour nous investir à fond dans ce marché et doubler les entrées. Toutefois, le manque de lits en haute saison pénalise la destination tunisienne. La demande est très forte sur la Tunisie par les autres marchés européens et certaines agences algériennes ne trouvent pas assez d'espaces pour loger leurs clients. Les mois de juin, juillet et août constituent les périodes des grandes entrées des Algériens en Tunisie avec une concentration particulière durant le mois d'août. Et là, nos hôteliers trouvent de difficultés pour accueillir les 70 mille touristes en août. D'où la nécessité de revoir le problème d'hébergement en haute saison pour une clientèle porteuse et peut être l'orienter vers d'autres régions comme Tabarka, Bizerte, Monastir voire même Sfax où les algériens sont peu nombreux. Faut –il penser à construire des villages touristiques pour accueillir ce tourisme familial algérien à forte valeur ajoutée pour notre secteur. Faouzi Basli (représentant de l'ONTT à Alger)