L'Espace Sophonisbe de Carthage est la dernière escale de l'exposition itinérante de peinture indienne organisée conjointement par le Comité culturel national et l'ambassade de l'Inde à Tunis. La même exposition a été déjà abritée d'abord par le Centre Culturel de Sousse (du 13 au 21 avril), ensuite par la galerie des arts de Ben Arous (du 23 au 30 avril) pour débarquer enfin à l'Espace Sophonisbe de Carthage où elle se poursuivra jusqu'au 22 mai 2010. Organisée sous le thème de «L'art figuratif indien moderne», cette exposition offre au public tunisien l'opportunité de découvrir l'art pictural indien à travers les époques. Plus de vingt tableaux exposés, appartenant à quatorze artistes plasticiens connus pour leur approche novatrice et révélatrice de la société indienne, nous offrent un panorama des différents mouvements artistiques modernes en Inde. Ces œuvres témoignent également de la beauté et de la magie de ce sous-continent peuplé de plus d'un milliard d'âmes, ainsi que de ses paradoxes et de ses excentricités. Différents époques sont représentées dans cette exposition dont celle des pionniers, appartenant à l'école Néo-Bengale de Calcutta, dont l'origine remonte au début du siècle dernier et dont on retient surtout de célèbres noms : Jamini Roy, K. G. Subramanyan et Ramachandran. Cette Ecole est considérée par les historiens comme le premier mouvement artistique moderne de l'Inde. C'est à elle que revient la création d'une nouvelle esthétique et de nouvelles formes artistiques ouvertes à l'art classique du sous-continent et inventives de règles d'un style artistique indien contemporain. La deuxième catégorie est celle du groupe des peintres progressistes de la ville de Bombay qui comprend, entre autres, Krishna Kharma, Makboul Feda Husseïn, Tayeb Mehta et Francis Souza. Ce dernier fut le premier peintre indien d'art contemporain à obtenir une reconnaissance internationale. Il fut influencé par les nouveaux courants artistiques connus en Europe, tels que le cubisme et le surréalisme. La troisième catégorie est celle des peintres autodidactes, très célèbres, surtout à New Delhi, comme Jogen Chaudhury, Manjit Bawa et Bhupen Khakhar. La quatrième est représentée par quatre femmes-peintres dont les œuvres racontent la femme indienne. Il s'agit de Anjolie Ela Menon, Arbita Singh, Arpana Caur et la célèbre peintre Amrita Shergil. Cette jeune artiste, de formation occidentale, est morte en 1941, à l'âge de 28 ans. Elle fait encore aujourd'hui l'objet d'un culte en Inde où elle est considérée comme une fondatrice de l'art moderne et une figure de proue de l'émancipation féminine. Hechmi KHALLADI (*) A l'Espace Sophonisbe de Carthage où il se poursuivra jusqu'au 22 mai 2010