N'a t-on pas dit que l'art est universel dans la mesure où il n'a frontière ni nationalité ? Une réalité que viennent encore une fois de rappeler les BIP (Brigades d'Intervention Plastique) lors d'une visio- conférence organisée le 15 mai dernier, avec la participation d'artistes de Tunis et de New York. Fondées entre la fin des années quatre-vingt et le début des années quatre-vingt-dix, les BIP ont réalisé, depuis, quelques dizaines d'événements à Tunis et à l'intérieur du pays (Hammamet, Mahdia, Douz, Tazerka, etc.). En quoi consiste le concept ? Il s'agit de rassembler dans un même espace, entre trois et douze peintres chargés de réaliser une ou plusieurs œuvres communes ou individuelles, pour une durée d'un à trois jours. Cette expérience unique en son genre, a intéressé David Black, peintre américain, lors de son passage à l'espace Bouabana où il a découvert les BIP et devenu leur complice. De cette première rencontre, est née une grande toile, suivie de deux autres, lors de son second séjour en Tunisie. Après avoir adhéré à l'esprit des BIP, Black leur demanda de tenter l'expérience aux Etats Unis. « Il était, explique Hechmi Ghachem, concepteur et animateur des BIP, curieux de savoir, comment les artistes américains, travaillant généralement en solitaire, réagiraient par rapport à ce concept rassembleur. Il tenta une expérience puis deux puis plusieurs, toutes couronnées de succès et suivies avec beaucoup d'intérêt par la presse américaine. La magie de cet acte créateur consiste à donner l'impression que l'œuvre qui a été réalisée par plusieurs partenaires, a été accomplie par un seul artiste. Dimanche 15 mai vit la réalisation d'une manifestation insolite puisqu'elle réunissait à travers une visio-conférence, d'un côté des peintres américains dirigés par Black et de l'autre, le groupe BIP, composé de Olfa Jegham, Besma Heddaoui, Mourad Zeraï, Hamdi Mezhoudi, Mourad Harbaoui, Mounir Ouertani et Hechmi Ghachem. Le départ de l'action a eu lieu simultanément en tenant compte du décalage horaire : 15H00 à New York, 21H00 à Tunis. L'initiateur américain a annoncé qu'il projette de renouveler l'expérience le 6 novembre prochain à New York, en présence des artistes tunisiens et Mohamed Hsine Fantar, titulaire de la Chaire Ben Ali pour le dialogue entre les cultures et les civilisations, qui a montré depuis quelques mois déjà, de l'intérêt pour l'action artistique menée à l'espace Bouabana.